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Mali: Aperçu des besoins humanitaires 2018 (novembre 2017)

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BESOINS HUMANITAIRES

ET CHIFFRES CLÉS

Le contexte humanitaire reste préoccupant suite à une conjoncture sécuritaire dégradée dans les régions du nord et du centre du pays où le banditisme, les conflits intercommunautaires et la présence de groupes armés et d'extrémistes sont toujours signalés représentant ainsi une menace pour la sécurité des populations. L'insécurité sur les principaux axes routiers entrave la circulation des personnes et des biens, l'accès des populations aux services sociaux de base, ainsi que l'accès des humanitaires aux populations vulnérables. Au total, il est estimé que 4 095 000 personnes auront besoin d'une ou plusieurs formes d'assistance humanitaire en 2018 contre 3,7 millions en 2017.
En outre, le Mali est sujet au changement climatique et à de fréquents épisodes de catastrophes naturelles, y compris sécheresse et inondations. Sur l'ensemble du territoire, ce sont 60 000 personnes qui sont à risque d'inondations. Selon l'Index de risque INFORM1, les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et Ségou seraient fortement menacées en 2018, avec des indices par région allant de 6 à 6,9 sur 10. Ces régions sont extrêmement vulnérables en termes de capacité d'adaptation et d'exposition aux dangers. Le Mali est classé 175ème pays sur 188 au classement mondial de l'Indice de Développement Humain avec une pauvreté chronique sérieuse rendant vulnérable une bonne partie de la population. Cette vulnérabilité est exacerbée dans certaines régions par la difficulté rencontrée autour de l'installation des autorités intérimaires, la mise en place des Mécanismes Opérationnels de Coordination (MOC) et le processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR), entre autres gages prévus dans l'accord de paix. Depuis lors, seul 35% de l'administration et des services sociaux de base auraient été redéployés dans les zones affectées. Cette faible présence de l'Etat dans les cinq régions au nord et au centre du pays est un autre élément clé de la fragilité de ces zones.

BESOINS HUMANITAIRES

Sécurité Alimentaire

L'insécurité alimentaire touchera plus de 22%1 de la population malienne en 2018 (contre 19% en 2017), soit 4,1 millions de personnes en phase 2 et au-delà. Cela représente une hausse notamment pour les phases de crise et d'urgence2 , avec près de 800 000 personnes (contre 600 000 en 2017), dont la moitié sont des femmes ayant un besoin urgent d'assistance alimentaire et agricole durant la période de soudure 2018.

Au cours du premier semestre 2017, la soudure pastorale a été particulièrement difficile pour les populations d'éleveurs et de pasteurs.

Le tarissement précoce des points d'eau et l'insuffisance des stocks de fourrage disponibles ont affecté significativement le cheptel, en qualité et en quantité. La chute des termes de l'échange bétail/céréales a fortement affecté les moyens d'existence des populations dépendantes de l'élevage. L'existence d'inégalités structurelles profondes dans les relations entre femmes et hommes signifient aussi que l'insécurité alimentaire frappe différemment les membres d'un même foyer. Lorsque l'alimentation n'est pas disponible en quantité suffisante, il n'est pas rare que les femmes et les filles mangent moins, ou moins souvent, afin de privilégier les autres membres de leurs familles. Les personnes âgées et handicapées ainsi que les femmes chef de ménage sont les plus vulnérables à l'insécurité alimentaire.

Santé/Nutrition

Selon les résultats de l'enquête nutritionnelle SMART de 2017, le taux de Malnutrition Aigüe Globale (MAG) est de 10,7% (comme en 2016) et celui de Malnutrition Aigüe Sévère (MAS) de 2,6% (contre 2,1% en 2016). Ces chiffres sont au-delà du seuil d'alerte fixé par l'OMS supérieur ou égal à 10% pour la MAG et supérieur ou égal à 2% pour la MAS.

Exacerbée par l'insécurité alimentaire, l'accès inadéquat aux services de santé et à l'eau, l'hygiène et l'assainissement(EHA), la malnutrition est un problème majeur de santé publique. Le rapport SMART 2017 révèle ainsi que le taux de MAG est de 15,7% à Tombouctou et 15,2% à Gao, dépassant le seuil d'urgence des 15% fixé par l'OMS. Au total, ce sont 753 000 enfants âgés de 6 à 59 mois et 115 000 femmes enceintes et allaitantes qui seront vulnérables à la malnutrition en 2018. On estime à 1,7 millions le nombre de personnes vulnérables ayant des besoins sanitaires urgents dont 936 850 enfants âgés de 5 à 17 ans. Les personnes âgées vivant seules restent elles aussi très vulnérables.

Protection

Au 30 septembre 2017, sur une population totale de 18,9 millions, près de 59 000 sont encore déplacées à l'intérieur du Mali (contre 37 000 au 31/12/2016) dont 30 000 nouvellement déplacées. 498 000 personnes sont considérées comme retournées (contre 474 230 au 31/12/2016) et plus de 61 000 personnes ont été rapatriées des pays voisins. Malgré les nouveaux déplacements transfrontaliers continus, 142 386 réfugiés maliens résident encore dans les pays limitrophes (Mauritanie, Niger et Burkina Faso).

Plus de 650 incidents de protection ont été enregistrés parmi lesquels des cas de viols et autres formes de violences basées sur le genre (VBG), des atteintes au droit à la vie, au droit à l'intégrité physique mais aussi des arrestations arbitraires, des cas de torture et autres traitements inhumains et dégradants. L'écart en termes de prévention et réponse aux VBG et autres violations des droits de l'Homme est critique, et l'accès à des structures de prise en charge de qualité est encore très faible. Concernant le suivi des violations des droits des enfants, 361 cas de violations graves ont été enregistrés dans le cadre du Monitoring and Reporting Mechanism (MRM) de janvier à juin 2017 et des milliers d'enfants restent privés du droit d'accès à l'éducation en raison de la crise. Sur ces 361 cas, 191 cas de recrutements par les groupes armés ont été rapportés. La condition des filles, des femmes et des jeunes exposés aux fréquents cas de violences sexuelles et d'enrôlement par les groupes armés demeure aussi préoccupante.

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