La localité d’Anderamboukane, dans le Nord-Est du Mali, près de la frontière avec le Niger, serait sous le contrôle des rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla). C’est ce que réfère à la MISNA un responsable du Mnla, Moussa ag Acharatoumane, selon lequel les combattants ont occupé la caserne locale et retiennent en otages quelques militaires. « Nous avons attaqué ce matin, il y a eu des combats, mais je ne connais pas encore le bilan. Des soldats ont réussi à s’enfuir, d’autres sont séquestrés. Nous avons hissé le drapeau de l’Azawad », a dit le représentant du mouvement. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas fourni sa version des faits.
La semaine dernière, le Mnla avait attaqué trois autres villes du Nord-Est du Mali : Ménaka, Aguelhoc et Tessalit. Les bilans et les versions rapportés par les rebelles touaregs et par les sources officielles de Bamako sont discordants, chacun revendiquant le contrôle des villes et s’attribuant des victoires militaires.
Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad est composé de rebelles issus du Nord du Mali pouvant compter sur le soutien de militaires déserteurs et de Touaregs retournés de la Libye après la chute du régime de Mouammar Khadafi. Le Mouvement dit combattre pour une plus large autonomie du territoire, en dénonçant un « manque de volonté de dialogue » de la part de Bamako. Au cours des dernières semaines, le gouvernement de Bamako avait décidé de renforcer la présence militaire dans les zones du Nord, où l’on redoute une dégradation de la situation sécuritaire, suite au conflit libyen et à une présence plus évidente de mouvements de criminels et de trafiquants d’armes. Mais l’envoi dans la région de troupes militaires supplémentaires est considéré par certains leaders touaregs comme une imposition, une « occupation » de leurs terres.