Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

Mali

Formation à l'hygiène dans un village isolé du Mali

FADIEDA, Mali, 8 décembre 2009 - Le village de Fadieda se trouve à l'avant-garde d'un programme pilote mené en Afrique. Il est l'un des 15 villages sélectionnés par l'UNICEF et le ministère de l'Environnement et de l'Assainissement pour que celui-ci change la façon dont il envisage l'assainissement.

VIDéO : regarder maintenant

Jusqu'à une date récente, les habitants de ce village n'utilisaient pas de latrines, un fait très banal au Mali. Environ 61 pour cent de la population rurale ne dispose pas d'installations sanitaires correctes, ce qui est à l'origine de graves problèmes de santé comme la diarrhée ou les maladies des yeux.

Pour mettre un terme à ces habitudes, l'UNICEF et ses partenaires ont choisi une approche qui dépend de la population elle-même et des chefs de communauté tels Sho Traore.

Maladies causées par une mauvaise hygiène

« Les gens était très touchés par des maladies comme la diarrhée et ne se rendaient pas compte qu'elles étaient liées à leurs habitudes en matière d'hygiène jusqu'à ce que des personnes arrivent et nous expliquent le problème, » dit Sho Traore.

Les habitants du village ne comprenaient pas les problèmes liés à la défécation en plein air jusqu'à ce que l'UNICEF et ses partenaires organisent une démonstration concrète. Placer près l'un de l'autre des excréments et de la nourriture pour que les habitants du village puissent voir comment les mouches volent de l'un à l'autre a provoqué chez eux une forte réaction et les a aidé à se rendre compte d'o=F9 venaient les maladies.

En moins d'un mois, les habitants du village ont construit pas moins de 40 latrines et Fadieda est devenu le premier village à recevoir la position de « village exempt de défécation en plein air. »

Fêter la propreté

Les habitants du village ont fêté cette réalisation par une importante cérémonie. Et le village affiche aujourd'hui fièrement à son entrée : « Village propre o=F9 de bonnes habitudes d'hygiène sont la règle. »

« Les habitants du village eux-même ont participé à la construction les latrines. C'est leur propre initiative et leur propre force. Aucune ressource financière extérieure n'a été apportée, » annonce Diarra Diadouba, le porte-parole du ministre de la Santé.

Depuis la construction des latrines, les cas de diarrhée dans le village ont chuté. Aujourd'hui, la communauté a la responsabilité de sa santé et de son assainissement. Elle a aussi encouragé le lavage des mains avec du savon, une habitude qui peut sauver des vies.

Une grande surprise

« Les gens nous disaient, « non, vous ne pouvez pas parler d'excréments au Mali avec les gens, vous ne pouvez pas leur faire construire leurs propres installations parce qu'ils sont trop pauvres. » Mais dans l'ensemble, nous avons eu un impact vraiment très important. En trois mois seulement, la couverture en latrines dans les villages pilotes est passée de 30 à 100 pour cent et cela sans aucune subvention. Cela a été pour nous une grande surprise, » expliquele Responsable de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène pour l'UNICEF Nicolas Osbert.

Dans les 15 villages pilotes, 272 latrines ont été construites et 95 ont été remises en état. Toutes les latrines ont été équipées de matériel pour lavage des mains.

Sho Traore a maintenant la tâche de faire passer le message relatif à un bon assainissement aux autres chefs de la communauté, le programme s'appliquant à 175 autres villages dans tout le Mali.