RESUME
De 2011 à nos jours, les enquêtes SMART réalisées chaque année au Mali, dans le cadre de la surveillance nutritionnelle ont permis de renforcer le suivi de la situation nutritionnelle et de mieux comprendre son évolution.
La SMART est une enquête transversale basée sur un sondage en grappes à deux degrés, dont le calcul des tailles d’échantillon et le tirage des grappes ont été effectués à l’aide du logiciel ENA, version 11 janvier 2020. La sélection des ménages enquêtés dans les différentes grappes a été effectuée par un tirage aléatoire systématique alors qu’au sein de chaque ménage sélectionné tous les enfants âgés de 0 à 59 mois ont été inclus dans l’échantillon.
Au total, les échantillons ont porté sur 425 grappes et 8 554 ménages répartis entre les régions et le District de Bamako. Les principales données collectées et analysées chez les enfants ont été : le sexe, l’âge, le poids, la taille, la présence des œdèmes nutritionnelles, le périmètre brachial (PB), les données de morbidité et mortalité, ainsi que les pratiques sur l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE). Des données additionnelles ont été également collectées sur d’autres cibles telles que : les données anthropométriques des adolescents (es) de 10 à 19 ans et des femmes de 15 à 49 ans.
La conception des questionnaires numériques, la sélection rigoureuse suivie de la formation des enquêteurs et des superviseurs, les tests théoriques et pratiques (standardisation et enquête pilote), la supervision rapprochée et le suivi à distance par une équipe d’édition ont été les dispositions prises pour garantir la qualité de la collecte des données.
La saisie, le contrôle de qualité, l’apurement et l’analyse des données ont été effectués à l’aide des logiciels ODK, Excel, ENA et SPSS version 26. Les données anthropométriques des enfants de moins 5 ans ont été saisies de façon quotidienne. L’analyse finale a été faite sur la base des références internationales (Standards OMS 2018).
Les résultats montrent que la malnutrition reste un problème majeur de santé publique au Mali sous toutes ses formes (modérée et sévère). Ils donnent un aperçu des déterminants (les comorbidités, les pratiques alimentaires) du statut nutritionnel. Dans l’ensemble des zones enquêtées, la prévalence de la MAG est de 11,6 % dont 2,2 % de forme sévère ; l’insuffisance pondérale a une prévalence de 21,1 % avec 5,5 % de forme sévère et le retard de croissance a une prévalence de 24,8 % dont 7,5 % de forme sévère. Quant au surpoids et l’obésité, les prévalences sont respectivement de 0,9 % et de 0,2 %.
Au niveau de la désagrégation des indicateurs, il ressort que :
- les garçons sont plus affectés que les filles dans l’ensemble des zones enquêtées pour les trois types de malnutrition (MAG, IP et MC) ;
- les enfants de 0 à 23 mois sont plus touchés par la malnutrition aiguë et l’insuffisance pondérale que ceux de 24 à 59 mois ; par contre les enfants de 24 à 59 mois sont apparus plus touchés que ceux de 0 à 23 mois par la malnutrition chronique.
La situation nutritionnelle des femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) montre la coexistence de la sousnutrition et de la surnutrition dans les zones enquêtées traduisant ainsi la notion du double fardeau de la malnutrition. En effet, 5,2 % des femmes en âge de procréer non enceintes souffrent de maigreur ; 22,2 % présentent un surpoids et 12,4 % souffrent d’obésité.