SC/13584
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Ma Zhaoxu (Chine):
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu, le 15 novembre 2018, un exposé sur les activités de la Force conjointe du G5 Sahel présenté par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, le Secrétaire permanent du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel), Maman Sidikou, le Haut Représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, et le Secrétaire général adjoint pour la politique de sécurité et de défense commune et la réponse aux crises du Service européen pour l’action extérieure, Pedro Serrano.
Les membres du Conseil ont salué la détermination constante avec laquelle les États du G5 Sahel unissaient leurs forces pour faire face aux répercussions du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée dans la région. Ils ont remercié les États du G5 Sahel pour les efforts qu’ils n’ont cessé de déployer afin que la Force conjointe soit pleinement et effectivement opérationnelle et ont notamment salué les 6 opérations menées dans toutes les zones frontalières, les progrès accomplis dans le déploiement de troupes, l’opérationnalisation des trois états-majors de secteur et le lancement du Collège de défense du G5 Sahel. Ils ont pris note de la décision prise par les chefs d’État des pays du G5 Sahel de transférer le poste de commandement central de la Force conjointe à Bamako. Ils ont engagé les États du G5 Sahel à prendre les mesures voulues pour que la Force conjointe puisse mener de nouvelles opérations et pour qu’elle soit pleinement opérationnelle dès que possible, et notamment à adopter rapidement un calendrier des opérations et à déployer tous les militaires. Ils ont salué l’engagement renouvelé du Secrétaire permanent du G5 Sahel.
Les membres du Conseil ont remercié tous les donateurs pour l’appui qu’ils apportaient à la Force conjointe. Ils ont souligné qu’il était essentiel que cet appui se traduise par un versement rapide de toutes les contributions annoncées pour que la Force conjointe soit pleinement et effectivement opérationnelle au plus tôt. Ils se sont félicités du montant important des contributions déjà versées ou en cours de versement. Ils ont prié les donateurs qui n’avaient pas encore honoré leurs engagements de le faire sans tarder. Ils ont salué le travail remarquable accompli par le centre de coordination de l’Union européenne pour ce qui est de recenser les besoins de la Force conjointe et de coordonner les contributions bilatérales à l’appui de la Force, et encouragé l’Union européenne à continuer de coopérer étroitement à ce sujet avec le Secrétariat permanent du G5 Sahel.
Les membres du Conseil ont engagé les États du G5 Sahel à prendre dès que possible les mesures voulues pour que la MINUSMA soit à même d’apporter à la Force conjointe l’appui opérationnel et logistique prévu, conformément à l’accord technique conclu entre l’Organisation des Nations Unies, l’Union européenne et le G5 Sahel. Ils ont rappelé que la contribution de l’Union européenne, d’un montant de 10 millions d’euros, pouvait s’appliquer au financement de tous types d’appui prévus dans l’accord, notamment les activités de génie nécessaires à la préparation des bases opérationnelles de la Force conjointe. Ils ont également rappelé que des contributions supplémentaires étaient nécessaires pour permettre à la MINUSMA de mieux répondre aux besoins de la Force conjointe.
Les membres du Conseil ont rappelé qu’une intervention militaire répondant aux menaces auxquelles le G5 Sahel faisait face ne pouvait être efficace que si elle s’accompagnait de l’application intégrale, effective et sans exclusive de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et de la mise en œuvre rapide et effective de stratégies régionales qui profitent à tous englobant la sécurité, le développement, la gouvernance, les droits de l’homme et les questions humanitaires, et si elle était menée en pleine conformité avec le droit international, en prenant des mesures actives pour réduire au minimum le risque que des civils soient blessés dans toutes les zones d’opérations. Ils ont engagé les acteurs de la sphère politique et des secteurs de la sécurité et du développement à unir leurs efforts en faveur d’une stabilisation à long terme. Ils ont salué la prise de position de la Commission de consolidation de la paix au sujet de la région du Sahel.
Les membres du Conseil ont salué l’opérationnalisation d’un cadre réglementaire solide pour prévenir toute violation du droit des droits de l’homme et du droit international humanitaire en rapport avec la Force conjointe (« le cadre réglementaire »), enquêter, prendre des sanctions ou rendre compte à ce sujet, comme demandé par la résolution 2391(2017), et encouragé les efforts constamment déployés à cet égard. Ils ont souligné que l’adhésion de la population au cadre réglementaire est essentielle pour assurer l’instauration d’un climat de confiance parmi les populations, et partant l’efficacité et la légitimité de la Force conjointe. Ils ont pris note avec satisfaction des mesures prises à ce jour par le Gouvernement malien en réponse aux violations graves des droits de l’homme liées aux opérations de la Force conjointe faisant l’objet d’une enquête par la MINUSMA, et ont appelé les États membres du G5 Sahel à veiller à ce que les auteurs de ces crimes impliquant des violations et des abus des droits de l’homme et des violations du droit international humanitaire rendent compte de leurs actes et soient traduits en justice sans retard excessif. Ils ont également pris note des progrès accomplis dans le déploiement de la composante police de la Force conjointe, en vue de garantir la coordination nécessaire entre la Force conjointe et les systèmes de justice pénale des États du G5 Sahel, et encouragé la poursuite d’efforts dans ce domaine, ainsi que l’appui international apporté à ces derniers.
Les membres du Conseil ont réaffirmé le rôle central joué par la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, en tant que cadre global pour le renforcement de la gouvernance, de la sécurité et du développement dans la région du Sahel. Ils ont salué le Plan d’appui au Sahel des Nations Unies, présenté en marge du sommet de l’Union africaine tenu à Nouakchott en juin 2018. Ils ont apporté leur soutien aux efforts menés par le G5 Sahel pour réexaminer et accélérer la mise en œuvre de son Programme d’investissements prioritaires et ont appelé les donateurs à la mobilisation lors de la conférence de coordination accueillie à Nouakchott le 6 décembre 2018. Ils ont également salué l’accord de partenariat conclu entre le G5 Sahel et l’Alliance pour le Sahel, en vue de favoriser le financement et l’amplification des projets de développement visant à consolider la paix dans les zones frontalières vulnérables recensées par les États du G5 Sahel.
Les membres du Conseil ont salué l’engagement personnel constant du Secrétaire général à l’égard de l’appui à l’opérationnalisation de la Force conjointe. Ils ont félicité les Nations Unies, l’Union africaine et l’Union européenne pour le rôle positif qu’elles jouaient en la matière.
Les membres du Conseil ont exprimé leurs profondes préoccupations quant à la poursuite de la détérioration des conditions de sécurité dans la région du Sahel. Ils ont fait part de leur intention de continuer à suivre de très près la situation ainsi que d’examiner l’appui international apporté à la Force conjointe, après sa pleine opérationnalisation et parallèlement à ses premiers résultats opérationnels.
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