Un millier de personnes ont trouvé refuge au Niger pour échapper aux récents combats entre l’armée et les rebelles touareg dans le nord du Mali. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) indique qu’une trentaine de militaires maliens sont arrivés dimanche à Bani-Bangou, une localité nigérienne située près de la frontière malienne.
Selon le Chef du bureau d’OCHA au Niger, des missions d’évaluation de la situation sont en train d’être organisées afin de déterminer leur situation et d’envisager une assistance. Au niveau des autorités locales, il y a un recensement des populations concernées, « qui sont en train de retourner », a déclaré Modibo Traoré.
Des combats violents auraient eu lieu ce 31 janvier 2012 entre l’armée malienne et les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) dans le nord-ouest du Mali.
Le bulletin humanitaire du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Niger souligne que le millier de personnes fuyant les violences au Nord-Mali se sont réfugiées à Tillabéri, une région dans l’ouest du Niger et frontalière du Mali.
Quelque 900 civils maliens ont rejoint Mangaizé et Chinégodar, deux localités nigériennes. Environ 120 autres personnes se sont réfugiées à Koutoubou, Yassan et à Ayorou, trois villages nigériens.
Les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), ont lancé mi-janvier une offensive en attaquant plusieurs villes du nord du Mali.
Les humanitaires rappellent aussi qu’un millier de personnes ont quitté Léré, l’une des villes attaquées dans le nord-ouest, pour se réfugier en Mauritanie proche.
Par ailleurs, le bulletin humanitaire d’OCHA nous apprend que les mouvements de personnes en direction de la Libye se poursuivent. Près de 2 500 ressortissants ouest africains dont plus de 2 300 Nigériens se rendant au Nord ont été enregistrées à Dirkou entre le 16 et le 23 janvier derniers. En revanche, les mouvements contraires se sont considérablement réduits.
La situation humanitaire est déjà préoccupante au Niger, comme dans plusieurs pays du Sahel. Le cluster nutrition de l’ONU a d’ailleurs révisé à la hausse le nombre de cas de malnutrition aigüe sévère et de malnutrition aigüe modérée. Réuni le mardi 24 janvier 2012, le cluster note qu’il y a désormais 393 737 malnutris sévères et 614 116 modérés au Niger.
(Interview : Modibo Traoré, Chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Niger ; propos recueillis par Alpha Diallo)