Un décret présidentiel a muté jeudi le ministre et général Sadio Gassama à la Défense, à la place de Natie Plea, qui a pris le poste de son successeur à la direction de la Sécurité. Bien qu’aucune motivation officielle n’ait encore été communiquée, ce remaniement de l’exécutif pourrait s’inscrire dans le cadre de l’offensive gouvernementale en œuvre dans le nord du pays depuis le 17 janvier dernier contre les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla).
Si les affrontements entre le Mnla et l’armée ont causé des dizaines de victimes dans les rangs des combattants, ils ont également poussé des milliers d’habitants à fuir les violences.
Selon l’Association pour les réfugiés et les victimes des répressions de l’Azawad (Arva), sise en Europe, 5000 femmes, enfants et vieillards ont fui en Mauritanie pour échapper aux combats. Ces réfugiés, qui viennent s’ajouter aux 4500 ressortissants maliens qui étaient restés en Mauritanie après les rébellions des années 1990, ont été signalés à Fassala Nere, Hassi Touil, Aghor, Tinwaguitein, ainsi qu’à Bassiknou, Nema et même Nouakchott.
Tout en appelant les organisations humanitaires à une intervention urgente dans la région, Arva rapporte la fuite de 250 familles en direction de la frontière de l’Algérie, où certaines ont gagné la région de Tamanrasset. De même, les localités proches des frontières du Burkina Faso et du Niger enregistrent quotidiennement de nouvelles arrivées. Près de 150 familles touareg victimes d’abus dans le sud du Mali sont également passées au Burkina Faso, au Maroc et au Niger.