Résumé du contexte
1.1 Conditions WASH avant la crise
Pour répondre aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le Mali a adopté plusieurs textes cadre du secteur notamment la politique nationale de l’eau (PNE) en 2006, la Politique Nationale d’Assainissement en 2009 et développé un premier Plan National d’Accès à l’Eau Potable (PNAEP 2004 – 2015). Ces documents ont été accompagnés de plusieurs autres documents de stratégies sectorielles et de textes législatifs et réglementaires. De plus, les acteurs du secteur ont adopté dès 2006 une démarche sectorielle avec le développement du Programme Sectoriel Eau et Assainissement (PROSEA) qui s’est appuyé sur l’élaboration de Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) et de Budgets Programme par Objectif (BPO).
Le bilan de la mise en œuvre des politiques d’eau, hygiène et assainissement fait apparaître que de nombreux ouvrages ont été réalisés. Près de 8 000 nouveaux points d’eau ont été construits et 4 000 points d’eau existants ont été réhabilités ainsi qu’un renforcement de l’approvisionnement en eau sur le périmètre alors exploité par Energie Du Mali (EDM). 16% des ménages ruraux et 38% des ménages en milieu urbain disposent d’un assainissement amélioré. Malgré cela, force est de constater que le Mali n’a pas atteint la cible 7C des OMD qui visait de réduire de moitié avant fin 2015 la part de la population qui n’avait pas accès à un point d’eau amélioré et des services d’assainissement de base.
Les défis d’accès aux services corrects d’Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) au Mali sont à la fois structurels et conjoncturels. En effet bien avant la survenue de la crise sécuritaire en 2012, la situation de l’EHA en milieux urbain et rural au Mali était marquée par :
• Une insuffisance des infrastructures d’eau et d’assainissement. Pour l’accès à l’eau potable, la situation se caractérise par une absence totale de point d’eau moderne dans plus de 500 villages et sites pastoraux et près de 1/3 des PMH non fonctionnels (PNAE2023-2030)
• Un faible niveau d’accès pour les groupes les plus défavorisés aux services EHA existants (les femmes et les enfants, les personnes en situation d’handicaps, les populations à revenus faibles, les populations vivant dans des zones non desservies ou mal desservies en service d’eau, etc…).
• Une absence de bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement, en particulier chez les groupes les plus vulnérables (les femmes et les enfants, etc.) qui vivent dans des habitats et des quartiers précaires. La défécation à l’air libre reste trop élevée dans les régions affectées avec 44% dans la région de Tombouctou et jusqu’à 60% dans la région de Kidal contre une moyenne nationale de 9% (PNGSEUE 2022- 2030)