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Mali

Bulletin trimestriel paysan du Sahel d'AMASSA / Afrique Verte Mali Numéro 24

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Editorial

16 octobre, 30ème Edition Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA)

Notre monde vit une crise sans précédent, rappelée dans le thème même de cette journée : atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise.

Mais la question alimentaire n'a jamais été complètement réglée. Elle est restée latente dans de nombreux pays en voie de développement et il est évident qu'elle empêche le développement de certaines régions du globe.

En contexte de crise économique globale, la tendance est malheureusement de voir les promesses se ternir au lieu de se tenir. Les justifications fusent pour expliquer l'immobilisme dominant. La crise est pour certains une bonne excuse pour ne pas verser les sommes sur lesquels ils se sont engagés. Mais cette journée est là pour rappeler que ce qui est grave pour les pays du Nord et affecte les classes populaires et moyennes, a un impact dramatique dans les pays du Sud qui font face à une situation d'extrême urgence, à une question de vie ou de mort !

Les pays les moins riches reçoivent cette crise de plein fouet, ils n'ont pas de structure pour y faire face, et une situation alimentaire déjà fragile en temps normal, devient mortelle, les plus pauvres ne pouvant plus se nourrir. La sécurité alimentaire pour tous fait partie des 8 OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) à atteindre avant 2015

Selon les calculs de la FAO (agence chargée de l'alimentation de l'ONU), l'agriculture des pays en développement a besoin de 30 milliards d'USD d'investissements par an sous forme d'aides aux agriculteurs. C'est le niveau d'investissement nécessaire pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 consistant à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015.

Ce montant est faible lorsqu'on le rapproche des « 365 milliards d'USD dépensés en 2007 pour soutenir l'agriculture dans les pays riches, des 1 340 milliards d'USD dépensés chaque année dans le monde sur les armements, et des milliers de milliards rapidement trouvés en 2008-2009 pour soutenir le secteur financier ».

En effet, il n'y a pas eu d'émeutes de la faim dans les pays riches lors de la flambée des prix des matières premières. Par contre, les associations engagées observent une augmentation de la distribution gratuite de repas : 2,5 millions de français ont désormais recours à l'aide alimentaire chaque année.