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Mali

Bulletin - le CICR au Mali, une longue histoire

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L’histoire de la présence du CICR au Mali se confond avec les soubresauts qui affectent le nord du pays ces dernières décennies.
Dès 1991 à travers ses représentations de Bamako et Gao, le CICR s’est efforcé d’apporter sa réponse aux besoins des personnes affectées par le conflit armé que connaissait le septentrion du pays. De par son mandat et sa neutralité, le CICR a été et reste l’un des rares acteurs humanitaires présents au Nord Mali.

En plus des effets du conflit, les populations du nord malien vivent un quotidien difficile du fait du mode de vie nomade, des aléas climatiques et de la précarité des moyens de survie. Dans un tel contexte, la présence du CICR s’avère indispensable.

C’est en 2009 que les bureaux CICR de Bamako et Gao ainsi que ceux de Niamey et d’Agadez au Niger ont été érigés en une Mission, sous la supervision de la Délégation régionale de Dakar. Le Mali et le Niger venaient en effet de connaître à partir de 2007 une résurgence d’affrontements entre armée régulière et groupes armés d’opposition. Encore une fois, le CICR allait renforcer sa présence au Nord Mali. Dans la même période, des tensions inter communautaires autour de la gestion des ressources naturelles alimentées par le vol de bétail, les attaques contre les populations civiles et les représailles qu’elles occasionnent vont affecter la région de Gao.

Celle-ci dût également supporter le flux des déplacés fuyant le même type de violences dans la région nord de Tillabery, au Niger voisin.

Face à l’ampleur des besoins humanitaires et dans le souci d’être encore plus proche des victimes, la Mission Sahel couvrant le Niger et le Mali se muera dès le 1er janvier 2010 en une Délégation régionale autonome ayant pour siège Niamey. De par sa position équidistante de Gao et Agadez où les principaux programmes sont menés, Niamey était le siège idéal pour cette jeune délégation qui allait bientôt voir élargir son volume d’activités pour faire face, avec d’autres acteurs humanitaires, à la crise alimentaire de 2010 au Nord Mali et au Niger.

Au Mali, le CICR réalise également des programmes de promotion du droit international humanitaire (DIH) à travers un soutien à l’intégration de ce droit dans la formation des militaires mais aussi à l’université et dans certaines grandes écoles. A ce titre, l’École de Maintien de la Paix (EMP) de Bamako, formant des officiers supérieurs venant de toute l’Afrique, est emblématique de la coopération entre le CICR et les instances militaires dans le cadre de l’enseignement du DIH.

Le CICR s’efforce aussi de maintenir un dialogue constant avec l’administration pénitentiaire, afin de promouvoir des conditions de détention et de traitement conformes aux lois nationales maliennes et aux standards internationaux.

Le Nord Mali, du fait de sa position géographique est aussi affecté par la problématique de la migration. Des milliers de personnes refoulées échouent à Tinza Ouatène dans le désert dans un dénuement total. Grâce à l’appui du CICR, la Croix-Rouge malienne leur offre un abri temporaire, des soins, des repas chauds. Un transport gratuit vers des zones moins austères ainsi que la possibilité d’appeler des proches sont aussi offerts aux migrants qui le souhaitent.

La Croix-Rouge malienne (CRM) reste au coeur du dispositif opérationnel du CICR au Mali. Grâce à sa connaissance du milieu, sa proximité avec les populations et leurs besoins, son réseau de volontaires sur toute l’étendue du territoire, elle apporte au CICR un appui irremplaçable. Afin de renforcer les capacités opérationnelles de ce partenaire stratégique, le CICR lui apporte un soutien dans la formation de ses cadres et volontaires, un appui structurel et un appui en renforcement de ses capacités de réponses aux défis humanitaires relevant de son mandat.

Depuis le début de l’année 2011, le CICR s’efforce d’adapter son soutien aux besoins des populations qui, après plusieurs années difficiles, aspirent à retrouver leur autonomie.

Des programmes de soutien au relèvement ont été mis en place afin de donner aux populations les moyens leur permettant de dépendre de moins en moins d’un soutien extérieur et de retrouver leur autosuffisance et leur dignité.

Aujourd’hui, les répercussions du conflit libyen sur le Mali ainsi que la menace d’une nouvelle crise alimentaire majeure dans le Sahel suscitent inquiétudes et interrogations.

Dans ces moments d’incertitudes, et alors que les questions de sécurité sont de plus en plus cruciales, restreignant un peu plus l’espace humanitaire, le CICR poursuit sa mission de protection et d’assistance.

JUERG Eglin
Chef de délégation régionale