Insécurité alimentaire préoccupante dans les zones de conflit et dans certaines zones pastorales
Key Messages
Les tendances d’une production céréalière définitive 2015/16 supérieure à la moyenne se précisent et soutiennent des flux normaux assurant un approvisionnement satisfaisant des marchés en denrées alimentaires locales. Il y a toutefois des exceptions par endroits au Tchad notamment dans les zones où les récoltes pluviales et de saison sèche sont inférieures à la moyenne, et où l’insécurité civile continue de perturber les flux commerciaux.
Les bons niveaux de productions auxquels s’ajoutent les importations régulières et les stocks de report encore moyens dans le bassin centre, soutiennent une offre moyenne pendant que la demande demeure moyenne à inférieure. Les prix affichent de ce fait une stabilité voire une baisse par rapport à la moyenne. Toutefois dans certaines zones localisées, comme celles affectées par l’insécurité civile, une production locale inférieure à la moyenne cas du Ghana et du Togo, ou une demande croissante de mais par l’industrie avicole, les prix sont supérieurs à la moyenne. La situation au Ghana est amplifiée par la dépréciation continue de la monnaie locale.
Au Nigeria, la valeur du Naira a déprécié de plus de 30 pourcent entre décembre 2015 et février 2016 due principalement aux réductions des revenues venant du secteur pétrolier en 2015. Ceci réduit le pouvoir d’achat pour les produits importés, tels que le riz, blé, les produits manufacturés du marché international, le bétail et les cultures de rente du Sahel. Cette crise monétaire pourrait entrainer des baisses des flux et des prix du bétail sahélien vers le Nigeria.
Grâce aux bonnes conditions favorables de disponibilités alimentaires, de prix des denrées alimentaires, des termes de l’échange bétail/céréales et des moyens d’existence normaux, la majorité des ménages seront en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre. Cependant, le niveau Stress (Phase 2 de l’IPC) s’observe déjà dans certaines zones pastorales au Niger, au Mali et agropastorale en Mauritanie du fait des conditions pastorales et des productions pluviales et de décrue inférieures à la moyenne, ou de la mortalité excessive du capital bétail des ménages pauvres en 2015. Ce Stress se maintiendra probablement jusqu’ en septembre malgré une amélioration de la consommation à partir d’août.
L’insécurité alimentaire de type Stress (Phase 2 de l’IPC) et de type Crise (Phase 3 de l’IPC) persisteront encore jusqu’en septembre dans le nord-est du Nigeria et dans les zones voisines du Lac Tchad en raison de l’insécurité civile qui continue d’impacter négativement les échanges commerciaux et les moyens d’existence des ménages, et ce malgré la légère amélioration de la sécurité au nord-est du Nigeria.