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Madagascar

Synthèse trimestrielle de la variation des nappes phréatiques dans le Grand Sud de Madagascar : Bulletin N°05, juillet 2022

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I. CONTEXTE et OBJECTIF

Les régions du Sud de Madagascar sont connues comme régions à plus faible couverture en eau potable du pays et subissent de fortes variabilités interannuelles du climat induisant des sécheresses sévères. L'amplitude de cette variabilité devrait s'accroitre dans les prochaines décennies du fait des changements climatiques. Ainsi, pour pouvoir fournir des alertes précoces afin d’éviter une perte humaine excessive et des dégâts économiques ainsi que des apports permettant aux décideurs de prendre des mesures de précautions, l’ACF et l’UNICEF ont installé des sites d’observation des niveaux piézométriques dans huit (8) districts du Grand Sud de Madagascar. Le suivi journalier des niveaux des nappes pendant plusieurs années avec les données pluviométriques permettent de prévoir la situation de ces nappes dans un futur proche. Ce bulletin d'écrit l'état des ressources en eau souterraines dans le Grand Sud.

Ce bulletin est constitué d’un ensemble de carte, avec des commentaires qui décrivent l’évolution et la situation quantitative des nappes d'eau souterraine. Il est le résultat d’une collaboration de différent producteurs et gestionnaires de données : UNICEF, ACF, IOGA, Université de Tuléar, Météo Malagasy, DREAH, ANDEA.

II. METHODOLOGIE

La méthodologie consiste à suivre le niveau piézométrique de chaque ouvrage (forage et puits). Les ouvrages sont ensuite classés en fonction de l’année du début de suivi ainsi que les nombres de mesures effectuées. Deux classifications ont été retenues : les ouvrages de surveillance de < 3ans et les ouvrages de suivi de > 3ans .

  • Pour les ouvrages de moins de 3 ans d’observation, le calcul se fait par une méthode simplifiée en utilisant un indicateur comparant le niveau statique mensuel moyen (NSm) du mois en cours par rapport au niveau statique du mois précédent. On attribue ensuite le symbole « hausse », « stable » ou « baisse » en fonction du niveau de l’année en cours par rapport à la précédente.

  • Pour les ouvrages plus de 3 ans d’observation, deux actions sont entreprises, d'une part la représentation figurative de la tendance de l’évolution (Figure 2) et d'autre part le calcul de l’Indice de Position (IP) utilisée par le BRGM (Référence). Cet indice a l'avantage d’être simple et compatible à tous types de nappes. Il consiste à quantifier les écarts à la moyenne de façon homogène pour tous les piézomètres

IP: (NSm-moy - NSm-min) / (NSm-max - NSm-min)

Avec

  • NSm-moy: niveau moyen mensuel du mois en cours
  • NSm-min: niveau moyen minimal de la série
  • NSm-max: niveau moyen maximal de la série

Une proposition de classification de niveau des nappes est proposée ensuite en fonction de la valeur de l’IP, on définit le niveau comme étant très bas, bas, normal, haut, très haut avec des couleurs indicatives.

Toutes les données sont ensuite cartographiées et classées suivant le symbole donné par la figure 2 qui indique la tendance d’évolution récente obtenue à partir de la variation du niveau d’eau du mois échu par rapport au mois précédent et le code couleur du tableau 1.

III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS

La carte de la figure 3 présente la synthèse de l’état des nappes d’eaux souterraines dans le Sud pour le mois d’Avril à Juillet 2022 pour l’ensemble des ouvrages suivis par UNICEF et ACF.

La tendance générale observée met en évidence une situation en baisse. En effet, la situation du Grand Sud est très alarmante, les niveaux des nappes continuent à se dégrader, tous les sites de suivi présentent des niveaux d’eau bas à très bas sauf pour quelques sites de bord de rivières.

Les sites situés dans les districts de Betioky , Ambovombe et Amboasary demeurent avec un niveau d’eau bas à très bas avec tendance à la baisse par rapport au mois précédent. En revanche, les sites sur la cote de Taolagnaro et Ampanihy présentent des niveaux d’eau « normaux à niveau d’eau haut » mais, aussi, avec tendance à la baisse.

Pour les sites suivis moins de trois ans, même observation, les niveaux d’eau varient de très bas à modérément bas avec tendance à la baisse.

Il est à noter que quelques sites d’observation ont eu des problèmes d’ordre technique, c’est ce qui explique le manque de données à ces endroits précis.

IV- RECOMMANDATION

Il est suggéré de veiller à l'exploitation rationnelle des ouvrages et de garder une grande vigilance sur les sites où les niveaux d’eau sont très bas.

Il est également recommandé de garder les mesures d’accompagnement d’urgence comme :

  • Le Water trucking ou distribution d’eau par camion dans les zones critiques (communauté/CSB)

  • Construction des ouvrages de captages d’eaux

  • Autre alternative pour la recharge artificielle des nappes (Managed Aquifer Recharge (MAR)).

Réference:

  • Seguin J.J (2015) – Proposition d’un indicateur piezometrique standarisé pour le Bulletin de Situation Hydrologique ‘’nappes’’. Rapport final. BRGM/RP-64147-FR.89p., 39 ill., 6 tabl., 4ann.

  • Klinka. T (2016) – Note sur l’utilisation de l’IPS (Indicateur Piezometrique Standarisé) Bulletin de Situation Hydrologique ( BSH). Note technique BRGM/RP-67249-FR

Pour plus d’informations :

Email: antananarivo@unicef.org ou rddwash@mg-actioncontrelafaim.org