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Madagascar

Synthèse trimestrielle de la variation des nappes phréatiques dans le Grand Sud de Madagascar : Bulletin N°04, mars 2022

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I. CONTEXTE et OBJECTIF

Les régions du Sud de Madagascar sont connues comme régions à plus faible couverture en eau potable du pays et subissent de fortes variabilités interannuelles du climat induisant des sécheresses sévères. L'amplitude de cette variabilité devrait s'accroitre dans les prochaines décennies du fait des changements climatiques. Ainsi, pour pouvoir fournir des alertes précoces afin d’éviter une perte humaine excessive et des dégâts économiques ainsi que des apports permettant aux décideurs de prendre des mesures de précautions, l’ACF et l’UNICEF ont installé des sites d’observation des niveaux piézométriques dans huit (8) districts du Grand Sud de Madagascar. Le suivi journalier des niveaux des nappes pendant plusieurs années avec les données pluviométriques permettent de prévoir la situation de ces nappes dans un futur proche. Ce bulletin d'écrit l'état des ressources en eau souterraines dans le Grand Sud. ;

Ce bulletin est constitué d’un ensemble de carte, avec des commentaires qui décrivent l’évolution et la situation quantitative des nappes d'eau souterraine. Il est le résultat d’une collaboration de différent producteurs et gestionnaires de données : UNICEF, ACF, IOGA, Université de Tuléar, Météo Malagasy, DREAH, ANDEA.

II. METHODOLOGIE

La méthodologie consiste à suivre le niveau piézométrique de chaque ouvrage (forage et puits). Les ouvrages sont ensuite classés en fonction de l’année du début de suivi ainsi que les nombres de mesures effectuées. Deux classifications ont été retenues : les ouvrages de surveillance de < 3ans et les ouvrages de suivi de > 3ans .

  • Pour les ouvrages de moins de 3 ans d’observation, le calcul se fait par une méthode simplifiée en utilisant un indicateur comparant le niveau statique mensuel moyen (NSm) du mois en cours par rapport au niveau statique du mois précédent. On attribue ensuite le symbole « hausse », « stable » ou « baisse » en fonction du niveau de l’année en cours par rapport à la précédente.

  • Pour les ouvrages plus de 3 ans d’observation, deux actions sont entreprises, d'une part la représentation figurative de la tendance de l’évolution (Figure 2) et d'autre part le calcul de l’Indice de Position (IP) utilisée par le BRGM (Référence). Cet indice a l'avantage d’être simple et compatible à tous types de nappes. Il consiste à quantifier les écarts à la moyenne de façon homogène pour tous les piézomètres.

IP: (NSm-moy - NSm-min) / (NSm-max - NSm-min)

Avec

  • NSm-moy: niveau moyen mensuel du mois en cours
  • NSm-min: niveau moyen minimal de la série
  • NSm-max: niveau moyen maximal de la série

Une proposition de classification de niveau des nappes est proposée ensuite en fonction de la valeur de l’IP, on définit le niveau comme étant très bas, bas, normal, haut, très haut avec des couleurs indicatives.

Toutes les données sont ensuite cartographiées et classées suivant le symbole donné par la figure 2 qui indique la tendance d’évolution récente obtenue à partir de la variation du niveau d’eau du mois échu par rapport au mois précédent et le code couleur du tableau 1.

III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS

La carte de la figure 3 présente la synthèse de la situation des nappes d’eaux souterraines pour le mois de Dec 2021 - Mars 2022 pour l’ensemble des ouvrages suivis par UNICEF et ACF.

En général, la tendance d’évolution des niveaux de nappe (orientation des flèches) par rapport au mois précédent est assez variable. Les ouvrages suivis plus de trois ans (en couleur bleu, jaune, orange et rouge) mettent en évidences une situation hétérogène variant entre un niveau haut à très bas.

Les sites situés dans le district de Betioky et Ampanihy demeurent avec un « niveau d’eau très bas ». Les autres sites présentaient également des niveaux d’eau bas. En revanche, les niveaux sont « normaux » sur la cote de Taolagnaro et une partie d’Androy à l'exception du site d'Andalatanosy qui présente un niveau d'eau haut.

Pour les sites suivis depuis moins de trois ans, 20% des sites sont en recharge ou présentent des niveaux normaux, 20% affichent des niveaux modérément bas et 60% affichaient des niveaux d’eau bas à très bas.

La tendance générale met en évidence un niveau en baisse des nappes. Les pluies cycloniques seraient insuffisantes pour recharger les fortement les nappes et une grande partie aurait ruisselé.

IV- RECOMMANDATION

  • Les précipitations apportées par les trois cyclones auraient favorisé une légère recharge des nappes pour le mois de Mars 2022. Néanmoins, cette légère augmentation ne semble pas être suffisante et la situation reste encore préoccupante vers la fin de la période d’étiage, les niveaux d’eaux souterraines continueront à baisser.

  • Il est suggéré de veiller à l'exploitation rationnelle des ouvrages et de garder une grande vigilance sur l’évolution de la sécheresse qui pourrait s’accentuer dans les prochains mois d’hiver et ceux jusqu’à la prochaine période de recharge (à partir de novembre/décembre).

  • Il est constaté également durant les deux dernières années d’observation que les premières pluies n’arrivent plus entre le mois de Novembre et Décembre. le Water trucking ou distribution d’eau par camion dans les zones critiques (communauté/CSB) , construction des ouvrages de captages/stockage des eaux de pluies et forages.

Réference:

  • Seguin J.J (2015) – Proposition d’un indicateur piezometrique standarisé pour le Bulletin de Situation Hydrologique ‘’nappes’’. Rapport final. BRGM/RP-64147-FR.89p., 39 ill., 6 tabl., 4ann.

  • Klinka. T (2016) – Note sur l’utilisation de l’IPS (Indicateur Piezometrique Standarisé) Bulletin de Situation Hydrologique ( BSH). Note technique BRGM/RP-67249-FR

Pour plus d’informations :

Email: antananarivo@unicef.org ou rddwash@mg-actioncontrelafaim.org