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Madagascar

Madagascar Grand Sud, Grand Sud-Est, Est et Nord : Analyse de la malnutrition aiguë de l'IPC, septembre 2024 - août 2025, Publié le 29 novembre 2024

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VUE D’ENSEMBLE

Dans l’ensemble des zones analysées du Grand Sud et du Grand Sud-Est, les résultats de l’analyse IPC Malnutrition Aiguë (MNA) indiquent qu’environ 357 900 enfants de 6 à 59 mois sont susceptibles d’être en malnutrition aiguë globale (sévère ou modérée) sur la période de septembre 2024 à août 2025, avec près de 51% (182 700) des cas attendus dans le Grand Sud-Est et 49% (175 200) dans le Grand Sud. Par ailleurs, 83 400 enfants sont susceptibles de se trouver en situation de malnutrition aiguë sévère sur la même période. La région du Grand Sud – Est serait potentiellement la plus touchée avec 60% des cas (49 900) dans cette zone contre 40% (33 500) dans le Grand Sud. Par ailleurs l’estimation des cas de malnutrition aiguë modéré est de 274 500 pour les deux zones, avec 48% des cas (132 700) attendus dans le Grand Sud-Est et 52% (141 700 cas) dans le Grand Sud.

Entre janvier et avril 2025, les districts les plus affectés (Phase 3 de l’IPC) seront Nosy Varika, Ifanadiana, Mananjary, Ikongo, Manakara, Vondrozo, Farafangana et Befotaka pour le Grand Sud-Est, ainsi qu’Amboasary pour le Grand Sud. La situation nutritionnelle précaire, atteignant un pic de malnutrition pendant cette période, devrait connaître une légère amélioration entre mai et août 2025. Ainsi, seulement deux districts resteront en situation critique (Phase 3 de l’IPC) notamment le district de Farafangana et Amboasary, tandis que trois districts seront en situation acceptable (Phase 1 de l’IPC) : Toliara II, Taolagnaro et Vohipeno. Les autres districts resteront en situation d’alerte (Phase 2 de l’IPC).

Parmi les principaux facteurs à l’origine de la légère amélioration de la situation nutritionnelle par rapport aux années précédentes dans le Grand Sud et le Grand Sud-Est, plusieurs déterminants clés ont été identifiés. Cependant, l’alimentation de la population reste insuffisante, tant en qualité qu’en quantité, et les pratiques alimentaires demeurent inadéquates. La Fréquence Minimale des Repas (FMR), représentant le nombre de repas consommés par jour, reste faible dans les 22 districts d’urgence de Madagascar. Une fréquence trop basse indique un apport alimentaire insuffisant pour maintenir une bonne santé, en particulier chez les enfants. Dans le Grand Sud, la FMR varie de 22,2 % à 53,7 %, et dans le Grand Sud-Est, de 39,6 % à 69,8 %.

Par ailleurs, la Diversité Alimentaire Minimale (DAM), qui mesure le nombre de groupes d’aliments différents consommés par un enfant au cours d’une journée, reste très faible : dans le Grand Sud, elle varie de 0,0 % à 3,5 %, et dans le Grand Sud-Est, de 0,0 % à 4,4 %. De même, le Régime Alimentaire Minimal Acceptable, qui combine la DAM et la FMR, est aligné sur ces faibles niveaux de diversité alimentaire, confirmant la situation nutritionnelle préoccupante. L’accès à des services d’eau potable et d’assainissement reste un problème majeur.

L’accès à l’eau non améliorée renseigne sur la proportion de la population qui utilise des sources d’eau non sécurisées : dans le Grand Sud, entre 22,4 % et 51,9 % des ménages utilisent ces sources, tandis que dans le Grand Sud-Est, ce chiffre varie entre 13,8 % et 61,4 %. Pour l’assainissement non amélioré, dans le Grand Sud, entre 3,2% et 57 % des ménages n’ont pas accès à ces installations, et dans le Grand Sud-Est, cela concerne entre 15,1 % et 61,7% des ménages. Par ailleurs, la pratique de la défécation à l’air libre demeure très répandue, avec des taux allant de 36,4 % à 96,2 % dans le Grand Sud et de 37,8 % à 84,2 % dans le Grand Sud-Est.

Les maladies infantiles contribuent également à la détérioration de la situation nutritionnelle. La Diarrhée montre une prévalence de 2 % à 7,2 % dans le Grand Sud et de 1,3 % à 9,8 % dans le Grand Sud-Est. Le Paludisme dont la prévalence varie de 0,5 % à 22,6 % dans le Grand Sud et de 1,3 % à 15,8 % dans le Grand Sud-Est, aggrave la vulnérabilité des enfants et des femmes enceintes à la malnutrition. Les Infections respira-toires aiguës (IRA) touchant entre 0,4 % et 5,8 % des enfants dans le Grand Sud et entre 0,4 % et 6,1 % dans le Grand Sud-Est, constituent également un facteur de risque non négligeable pour la santé nutritionnelle.

Enfin, deux autres indicateurs reflètent les efforts pour améliorer l’état de santé global des enfants. Une couverture vaccinale faible expose les enfants à des maladies infectieuses qui compromettent leur état nutritionnel. La couverture vaccinale varie entre 28,2 % et 75,7 % dans le Grand Sud, et entre 32,4 % et 76,6 % dans le Grand Sud-Est. La Supplémentation en vitamine A est essentielle pour renforcer le système immunitaire et prévenir les maladies. Dans le Grand Sud, la supplémentation en vitamine A touche entre 49,9 % et 85,5 % des enfants, et dans le Grand Sud-Est, entre 55,2 % et 83,1 % des enfants reçoivent cette supplémentation.