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Madagascar

Madagascar : Bulletin de situation acridienne - Bulletin de la première décade de décembre (2015-D34)

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Feb 2016

Diagnostic

Durant la 1ère décade de décembre 2015, malgré une pluviosité erratique et sporadique au niveau de l’Aire grégarigène , les conditions écologiques étaient encore assez favorables aux besoins du Criquet migrateur malgache, principalement dans l’Aire grégarigène transitoire et l’Aire de multiplication initiale. mais les marges côtières restaient encore arides. Dans l’Aire d’invasion, les conditions pluviométriques semblaient favorables pour le développement du Criquet migrateur malgache.

Les températures étaient maintenant favorables au Criquet migrateur malgache dans toute la Grande-Île. Dans l’Aire grégarigène. Les Hautes-Terres de l’Aire grégarigène (Aire grégarigène transitoire Centre et Aire de multiplication initiale Centre) restaient faiblement infestées par des populations larvaires groupées du Criquet migrateur malgache. Ces larves, essentiellement de stade avancé (L4 et L5) et ayant un comportement transiti-geste mais morphologiquement hétérogènes, formaient des taches et, parfois, des bandes plus ou moins lâches. À ces populations larvaires s’ajoutaient parfois des populations imaginales plus ou moins groupées montrant ainsi que les mues imaginales commençaient. Dans les autres régions de l’Aire grégarigène, aucune population groupée du Criquet migrateur malgache n’a été ni observée ni signalée.

Les populations diffuses, d’aspect solitaire, étaient phénologiquement hétérogènes. L’extension des zones favorables au développement semblait inciter les populations en mesure de voler à se disperser si bien que, au niveau des Hautes-Terres, les densités des populations imaginales, souvent en mélange avec des populations larvaires, étaient relativement modestes (20 à 200 ailés/ha, atteignant très rarement 400 ailés/ha). Par contre, au niveau des Basses- et Moyennes-Terres, en particulier dans le compartiment Nord de l’Aire grégarigène, une augmentation de la densité a été constatée dans l’Aire transitoire de multiplication et le seuil de grégarisation était parfois ponctuellement atteint.

Très souvent, les populations diffuses du Criquet migrateur malgache cohabitaient avec celles du Criquet nomade, en particulier au niveau du compartiment Centre où des taches larvaires du Criquet nomade ont été localisées sur une superficie de 3 500 ha. Il semble que ces cibles aient été traitées par le Centre national antiacridien mais aucune information n’est disponible quant aux superficies traitées et à la nature des pesticides utilisés. Il faut aussi souligner que la maturité sexuelle n'était pas encore généralisée pour cette espèce.

Dans l’Aire grégarigène, au cours de cette décade, 14 363 ha étaient infestés par des populations groupées du Criquet migrateur malgache, essentiellement sous forme de taches larvaires, et venaient s’ajouter aux 7 102 ha infestés par des taches larvaires identifiées au cours de la décade précédente et redélimitées au cours de celle-ci. Une superficie de 20 933 ha a été traitée et protégée. Les taches larvaires encore présentes sur 532 ha étaient essentiellement composées de larves de stade avancé susceptibles d’effectuer leur mue imaginale. Au cours de la prochaine décade, des populations imaginales groupées risquent donc de se former exigeant, avant le traitement, une redélimitation des superficies effectivement infestées.

Dans l’Aire d’invasion. Le peu de signalisations reçues semblait indiquer que l’Aire d’invasion n’était plus contaminée par des populations groupées du Criquet migrateur malgache. Aucune information n’est disponible concernant les effectifs des populations diffuses restantes mais la pluviosité importante au cours des décades antérieures pourrait avoir induit une mortalité embryonnaire importante et un déplacement des ailés en mesure de voler vers la partie sud de la Grande-Île.

Durant la décade, 14 363 ha étaient infestés, essentiellement par des populations larvaires groupées (Aire grégarigène transitoire et Aire de multiplication initiale Nord et Centre). Ils venaient s’ajouter aux 7 102 ha infestés de taches larvaires identifiés dans l’Aire grégarigène au cours de la décade précédente et redélimités au cours de celle-ci. Une superficie de 20 933 ha a été traitée et protégée. Le détail des superficies infestées, traitées et protégées par acrido-région se trouve en annexe 5.

Pronostic

Dans l’Aire grégarigène, au cours de la prochaine décade, les populations larvaires groupées, essentiellement de stade avancé vont effectuer la mue imaginale celles qui ont été localisées devront être traitées dans les plus brefs délais. En parallèle, les prospections devront être renforcées car d’autres sites de développement larvaire pourraient encore exister et être passés inaperçus. Par ailleurs, les effectifs des populations imaginales atteignant le seuil de grégarisation pourront augmenter et, si les conditions écométéorologiques restent favorables, des pontes pourraient avoir lieu.

Dans l’Aire d’invasion, au niveau du compartiment Centre, des rares populations résiduelles, solitaires ou transiens degregans, pourraient subsister mais les effectifs devraient être faibles et des départs des imagos valides sont à envisager.