Durant la 2ème décade de décembre 2015, une forte pluviosité (excédentaire pour les besoins du Criquet migrateur malgache solitaire) a été enregistrée dans l’Aire grégarigène transitoire, l’Aire de multiplication initiale et l’Aire transitoire de multiplication des compartiments Centre et Nord selon les relevés du Centre national antiacridien ; les conditions pluviométriques n’étaient favorables au Criquet migrateur malgache que dans l’Aire transitoire de multiplication et l’Aire de densation du compartiment Sud. Dans l’Aire d’invasion, les conditions pluviométriques semblaient toujours favorables pour le développement du Criquet migrateur malgache. Globalement, les températures ne constituent plus un facteur limitant pour le Criquet migrateur malgache sur l’ensemble de la Grande-Île.
Dans l’Aire grégarigène, au niveau de l’Aire grégarigène transitoire et de l’Aire de multiplication des compartiments Centre et, pour une moindre part, Est, quelques populations larvaires groupées persistaient. Ces larves, essentiellement de stade avancé (L4 et L5), morphologiquement hétérogènes, avec un comportement transiti-geste marqué, formaient des taches et bandes plus ou moins lâches sur une superficie relativement modeste (moins de 2 000 ha). Les mues imaginales continuaient et, parfois, des vols clairs commençaient à apparaître.
Pour les populations diffuses, en phase transiens degregans et solitaire, l’arrivée d’importantes pluies au niveau des Hautes-Terres de l’Aire grégarigène transitoire et de l’Aire de multiplication Centre a généré des conditions éco-météorologiques moins favorables pour les populations du Criquet migrateur malgache induisant un déplacement des ailés en mesure de voler vers les Basses-Terres (compartiment Nord de l’Aire grégarigène). D’une manière générale, les effectifs de ces populations, constituées essentiellement d’ailés jeunes en pleine activité génésique, en mélange avec des larves de stade avancé, augmentaient et le seuil de grégarisation était parfois atteint, surtout dans l’Aire transitoire de multiplication et l’Aire de densation du compartiment Nord.
Sur plusieurs stations, les populations du Criquet migrateur malgache cohabitaient avec celles du Criquet nomade, constituées d’ailés solitaires généralement matures. Globalement, ces dernières avaient une densité moyenne à forte (250 à 1 500 ailés/ha) sauf sur certaines stations au niveau de l’Aire transitoire de multiplication et l’Aire de multiplication initiale du compartiment Nord où la densité était très forte (2 000 à 5 000 ailés/ha).
Les taches larvaires composées de larves de stade avancé, repérées et non traitées au cours de la décade précédente sur une superficie de 532 ha, n’ont pas été traitées. Ces populations ne seront plus traitées car elles n’ont pas été retrouvées.
Dans l’Aire grégarigène, au cours de cette décade, 2 695 ha ont été déclarés infestés, essentiellement par des taches larvaires dont 2 320 ha ont été traités. Sur les 375 ha restants, 340 ha correspondaient à des zones d’exclusion (proximité de cours d’eau) et ne seront plus traités et 35 ha, infestés par des taches de larves de stade avancé, en mélange avec des ailés mous, devront être redélimités et traités au cours de la prochaine décade.
Dans l’Aire d’invasion, le peu de signalisations reçues montrait que l’Aire d’invasion semblait exempte de populations groupées du Criquet migrateur malgache. En populations diffuses, l’importante pluviosité au niveau des Hautes-Terres de l’Aire d’invasion et, en particulier, dans le secteur Moyen-Ouest de l’Aire d’invasion Centre semblait induire le déplacement des ailés
en mesure de voler vers la partie sud-ouest de la Grande-Île. Le peu signalisations reçues montrait que, dans la plaine du Betsiriry, des populations diffuses, transiens degregans, étaient encore présentes (autochtones) mais en faibles effectifs.
Durant la décade, 2 695 ha ont été déclarés infestés essentiellement par des populations larvaires groupées (entièrement dans l’Aire grégarigène), dont 2 320 ha ont été traités. Le détail des superficies infestées, traitées et protégées par acrido-région se trouve en annexe 5.
Pronostic
Dans l’Aire grégarigène. Dans l’Aire transitoire de multiplication et l’Aire de densation du compartiment Nord, si les conditions éco-météorologiques restent favorables, des reproductions vont avoir lieu et des groupes de populations larvaires pourront se former. La prochaine décade devra permettre d’éliminer les populations groupées de larves localisées, essentiellement de stade avancé et, en parallèle, de renforcer les prospections visant à détecter les populations groupées ou diffuses atteignant le seuil de grégarisation, en particulier dans l’Aire transitoire de multiplication d'autant plus que les déplacements risquent de s'intensifier. Dans l’Aire d’invasion, le renforcement probable des pluies devrait contraindre les imagos valides à rejoindre des contrées plus clémentes dans la partie sud-ouest de la Grande-Île. Les effectifs comme les densités devraient continuer à baisser.