La situation des réfugiés de Libye au Niger s’aggrave. Le réseau mondial des Caritas se mobilise pour améliorer leurs conditions d’accueil.
Des camions surchargés de travailleurs nigériens et de ressortissants d’Afrique de l’Ouest continuent d’affluer au Niger. Le pays est dépassé par ces retours massifs, qui sont en augmentation, signale la Caritas nigérienne. Les camions arrivent à Dirkou, à près de 600 km de la frontière libyenne, première étape en direction d’Agadez, ville éloignée de 571 km. Les migrants arrivent épuisés, sans baluchons ni argent, totalement démunis, précise Caritas Internationalis depuis Rome.
Certains atteignent Niamey, la capitale, mais n’y trouvent aucune assistance de la part des autorités ou des organisation internationales, faute de ressources, rapporte le siège du réseau caritatif au Vatican. La Caritas nigérienne est sollicitée.
À Dirkou et Agadez, la situation sanitaire et humanitaire se dégrade. Rougeole et méningite se développent. Six décès ont été enregistrés à Agadez. Les migrants restent à la périphérie de la ville, complètement abandonnés sur les plans alimentaire et sanitaire. « Le minimum vital n’est pas assuré », s’inquiète Caritas Internationalis.
Le soutien de Caritas Internationalis à Caritas Niger Mais dès la semaine prochaine, Caritas Niger va être en mesure de distribuer des objets de première nécessité à Agadez, grâce à l’aide financière du réseau mondial des Caritas.
Caritas Internationalis a par ailleurs lancé un appel d’urgence à ses membres, visant à réunir 470 000 € pour le transport des réfugiés vers leurs régions d’origine au Niger ou dans les autres pays d’Afrique. Le Secours Catholique-Caritas France contribue à cet appel pour 50 000 €.
Un millier de Nigériens évacués de Misrata
On apprend aussi que près de 1 400 nigériens ont été évacués par mer de Misrata, ville du nord-ouest de la Libye assiégée depuis plusieurs semaines par les force loyales à Mouammar Kadhafi. Ces migrants vivaient selon la Croix-Rouge internationale « dans des conditions épouvantables, sans abris ni installations sanitaires ». Ils ont été transportés par bateau vers Benghazi et Tobrouk, à l’Est de la Libye. De là, c’est l’Organisation internationale des migrations qui doit organiser leur retour au Niger, via l’Égypte.
L’action de Caritas Tripoli
À Tripoli, capitale de la Libye dont les organes politiques et militaires sont régulièrement bombardés par les forces de l’Otan, la Caritas continue de secourir chaque jour une dizaine de migrants sub-sahariens. Ceux-ci se trouvent totalement démunis face à la perte de leur travail et à l’augmentation des biens de première nécessité.
La Caritas dirigée par l’évêque Martinelli finance aussi le transport de migrants vers les camps de réfugiés de Tunisie. Tous ont jusqu’ici atteint leur destination malgré le grand nombre de barrages dressés sur leur route.
(Avec Caritas Internationalis, AFP)