Nahr el Bared, Liban : Première Urgence lance un programme d'aide humanitaire d'urgence en faveur des réfugiés palestiniens déplacés suite aux affrontements entre l'armée libanaise et le groupe Fatah al Islam.
Sur le même principe que ses programmes mis en place l'été dernier, Première Urgence distribuera à compter de 26 mai 90.000 rations alimentaires par l'intermédiaire de cuisines collectives permettant de couvrir quotidiennement les besoins alimentaires de 3.000 personnes qui se sont réfugiées dans le camp voisin de Badaoui.
Suite à l'attaque de positions de l'armée libanaise par le groupe Fatah al Islam le camp de Nahr el Bared subit depuis le 20 mai 2007 un siège en règle des forces libanaises.
A l'issu de 72 heures de combats acharnés, une trêve a été instaurée et un flot massif de réfugiés a fui le camp de Nahr el Bared. Cinq jours après le début des hostilités près de 15.000 personnes (soit près de la moitié de la population initiale) a quitté le camp pour trouver refuge à proximité. Le camp voisin de Badaoui a absorbé la majeure partie de ces déplacés. Au matin du 25 Mai, 2.700 familles y avaient trouvé refuge.
La population habituelle de Badaoui est de 16.198 réfugiés. Elle a presque doublée en l'espace de 72 heures. La plupart de ces réfugiés déplacés ont quitté leurs maisons, abandonnant tout derrière eux pour fuir la violence des combats. L'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestinian Refugees in the Near East) qui administre les camps, a ouvert ses écoles et les familles s'y sont installées sans toujours bénéficier des conditions minimales : sanitaires saturés, promiscuité, distributions alimentaires parfois insuffisamment ciblées... La brève reprise des combats au soir du 24 mai 2007 laisse augurer un retour impossible à court terme des déplacés compte tenu de la gravité des destructions.
Par ailleurs le nombre de réfugiés est vraisemblablement appelé à croître.
Bien qu'il soit difficile de mener une évaluation précise, nos équipes avec l'appui de nos partenaires locaux ont réussi à collecter des informations démographiques sur la population de déplacés majoritairement concentrée dans les 5 établissements scolaires tenus par l'UNRWA et également répartis dans les maisons de la population hôte.
Compte tenu de l'urgence du besoin et surtout de la nécessité d'une grande flexibilité, Première Urgence va donc, dans un premier temps, mettre en place des cuisines collectives. Cette approche nous permet :
- D'impliquer les réfugiés déplacés et de leur redonner un semblant de cadre normal grâce à une activité repère qu'est la cuisine ;
- De fournir des quantités modulables pour s'adapter aux flux de déplacés ;
- De pouvoir couvrir les réfugiés hébergés dans les centres mais aussi les déplacés logés dans les familles hôtes ;
- D'être mobile en cas de modification drastique du contexte sécuritaire