Les combats qui se poursuivent à Tripoli, la deuxième ville du Liban, menacent la sécurité et les moyens d’existence des personnes directement exposées à la violence. Le CICR et la Croix-Rouge libanaise travaillent en coopération pour leur venir en aide.
« Je marchais dans la rue quand j’ai été touché à la jambe. Je n’ai pas vu le tireur, qui se cachait dans un des bâtiments environnants. On m’a emmené d’urgence à l’hôpital et j’y ai passé toute la nuit. C’était il y a sept mois. »
Abdulhadi, qui n’a que 16 ans, a été pris pour cible par des tireurs à Tripoli, une ville qui a été le théâtre d’une violence extrême ces douze derniers mois, bien qu’elle se trouve à une certaine distance de la frontière avec la Syrie. Les combats qui s’y déroulent comme dans d’autres régions du Liban montrent les conséquences du conflit syrien sur les communautés divisées des pays voisins.
Les amis et les voisins d’Abdulhadi – qui se sont rassemblés à un point de distribution du CICR et de la Croix-Rouge libanaise dans le district de Kobbeh à Tripoli où ils peuvent obtenir des vivres, des couvertures et des articles d’hygiène – parlent des affrontements et de leurs graves conséquences sur le quotidien et les moyens d’existence de leurs familles.
Khaled, 44 ans, est père de quatre enfants âgés d’un an et demi à quatorze ans. La vie est devenue très difficile pour lui. Ouvrier du bâtiment, ses services sont de moins en moins demandés à cause de la violence sporadique et imprévisible. « La demande dans la construction s’est effondrée et je dois rester à la maison pour protéger ma femme et mes enfants, explique-t-il. Sans rentrées d’argent, c’est difficile, alors les vivres, le savon et les couvertures que la Croix-Rouge nous fournit nous aident à joindre les deux bouts », ajoute-il.
La réalité du quotidien
Un rapide coup d’œil aux immeubles qui entourent le point de distribution du CICR où la communauté se réunit suffit pour se faire une bonne idée du quotidien des habitants. Les murs sont couverts d’impacts de balles, les fenêtres brisées. Un sentiment de peur règne.
Fawaz, 30 ans, est marié et a deux enfants âgés de cinq et sept ans. Son magasin a essuyé des tirs à plusieurs reprises pendant l’année écoulée. « Quand des affrontements font rage, personne ne vient et c’est trop dangereux de travailler. Je n’arrive donc pas à subvenir aux besoins de mes enfants », déclare-t-il.
Le manque de sécurité pour les familles implique des difficultés économiques pour la communauté. Les magasins sont fermés, les travailleurs restent à la maison et les enfants ne peuvent pas aller à l’école. Ce sont les moyens d’existence de centaines de familles qui sont gravement mis en péril.
Dans ce contexte, le CICR et la Croix-Rouge libanaise, qui distribuent des articles de première nécessité, apportent un certain répit aux habitants des quartiers défavorisés de Tripoli touchés par la violence.