Actuellement, environ 4,1 millions de personnes au Kenya sont en situation d’insécurité alimentaire et auraient besoin d’aide humanitaire. Cela représente une augmentation de 17 % depuis le mois de mai de cette année. La malnutrition infantile a également augmenté d’environ 50 % au cours des trois derniers mois, pour atteindre à présent 942 000 enfants. Il est à craindre que le pays connaisse sa cinquième saison consécutive de déficit pluviométrique, ce qui ne fera qu’aggraver la crise alimentaire dans le pays.
Les sécheresses et autres conditions climatiques extrêmes ont grandement affecté les agriculteurs kenyans, dont beaucoup ont perdu leur bétail et leur marché à cause des maladies et de la malnutrition. Les ménages sont également confrontés à la hausse des prix des denrées alimentaires, ce qui limite tant leur accès que leur consommation d’aliments de base tels que le lait, le maïs et les haricots. En outre, les récentes élections générales du pays ont perturbé le fonctionnement des gouvernements provinciaux, ce qui a fait que plusieurs communautés vulnérables dans les zones touchées par la sécheresse se sont retrouvées sans véritable soutien financier ou politique.
Dans le diocèse de Marsabit, les raids sur le bétail, les conflits liés aux ressources et le banditisme ont également augmenté alors que l’impact de la sécheresse et de la famine continue de créer des situations de tension et de désespoir dans le pays. Au cours d’un webinaire sur la sécurité alimentaire organisé par Caritas Internationalis et Caritas Afrique, le directeur de la Caritas diocésaine de Marsabit, M. Jirma Molu, a déclaré aux représentants des Nations Unies que l’élevage dans le nord du Kenya a été fortement touché par le changement et la variabilité climatiques. Il a notamment dit : « Nous n’avons pas eu de véritables précipitations au cours des quatre dernières années et le bétail a succombé en grand nombre, laissant de nombreuses familles sans possessions et donc dépendantes de l’aide d’urgence qui se fait de plus en plus rare ».
Les Caritas diocésaines, en collaboration avec la Conférence épiscopale du Kenya, tentent de répondre aux besoins de la population par des transferts d’argent, une aide pour l’eau et l’assainissement, des intrants agricoles, du fourrage et des services vétérinaires pour le bétail. Caritas Kenya exhorte toutes les personnes de bonne volonté à soutenir ce projet d’appel contre la sécheresse géré par le comité d’urgence présidé par l’archevêque de Mombasa. Les contributions permettront aux familles de recevoir l’aide dont elles ont besoin de toute urgence pour subvenir à leurs besoins et pour éviter que la mort de leur bétail n’entraîne la perte de leurs moyens de subsistance.
On estime que 18,4 millions de personnes au Kenya, en Éthiopie et en Somalie ont besoin d’une aide alimentaire immédiate en raison de la sécheresse et de la grave insécurité alimentaire. Selon le BCAH des Nations Unies, ce chiffre devrait passer à 20 millions d’ici septembre 2022. Parmi les personnes les plus en danger, ce sont les enfants qui sont confrontés au plus haut risque de mortalité lié à la malnutrition.
Pour aider à soutenir le travail de Caritas au Kenya et dans d’autres pays, vous pouvez faire un don ici et ainsi vous unir à la lutte pour éradiquer l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Sahel et dans la Corne de l’Afrique.