L'Indonésie, ébranlée dans les années 90 par la crise boursière asiatique, le départ de Suharto et de violents conflits communautaires, semble aujourd'hui s'acheminer vers une sortie de crise. Toutefois, le pays comptait encore plus d'un million de déplacés dus aux conflits en 2002. En outre, des tensions subsistent dans les Moluques, o=F9 la polarisation confessionnelle reste forte. Quant à Jakarta, la précarité de la population est accrue par des problèmes d'inondations et d'assainissement, les plus vulnérables étant les nouveaux migrants, qui, non souhaités, sont considérés comme illégaux et indésirables par les autorités municipales. Action contre la Faim, présente dans les Moluques depuis 1999, y mène actuellement des programmes de relance économique, alimentaire et sanitaire. D'autre part, l'association va mener des enquêtes socio-économiques à Jakarta pour préparer sa future intervention en faveur des habitants des quartiers précaires.
Les Moluques: de l'urgence à la relance
économique, alimentaire et sanitaire
Dans les Moluques, même si la situation sécuritaire reste floue et le nombre de déplacés important, les accords de paix de février 2002 ont suscité un retour au calme, permettant d'amorcer un travail de reconstruction de la province.
Dans le Nord (Ternate), la situation s'est normalisée avec le retour massif des déplacés. Après avoir mené à bien ses programmes dans l'urgence en aidant à la reconstruction d'habitations et à la relance d'activités économiques, relayée par les autorités locales et d'autres organisations, Action contre la Faim a pu se retirer .
En revanche, dans le centre (Ambon et Buru), o=F9 il est encore nécessaire d'accompagner le processus de retour et de re-localisation des déplacés, Action contre la Faim est toujours présente. Elle mène des programmes en eau et assainissement avec la réhabilitation et le "surcreusage" de puits pour éviter un tarissement à chaque saison sèche, des programmes de sécurité alimentaire (distributions de semences, d'outils agricoles et de matériel de pêche) afin de permettre à la population de retrouver des moyens de production et donc une indépendance matérielle et alimentaire. Elle met également en place des activités génératrices de revenus.
Jakarta : analyser la spirale de la pauvreté à l'échelle communautaire
Dans ce grand centre urbain de 12 millions d'habitants, le nombre de personnes vivant dans des conditions très précaires est en forte augmentation. Conséquence de la crise boursière qui a touché l'Asie en 1997 et d'un exode rural massif, cette situation est amplifiée par les inondations. En effet, Jakarta subit régulièrement de fortes pluies. Or, une partie de la ville est construite sur des marécages, sans existence d'un système efficace de drainage et de collecte des ordures. De ce fait, la ville est alors constamment victime de graves inondations qui affectent particulièrement les quartiers précaires.
Action contre la Faim va donc mener des enquêtes socio-économiques à l'échelle communautaire, dans le quartier des " nouveaux pauvres " (habitants ruinés par la crise de 1997), afin d'identifier les problèmes et de préparer la population à la gestion des inondations et de leurs conséquences.
Si la situation de l'Indonésie semble se normaliser, Action contre la Faim reste vigilante sur plusieurs points :
- la gestion des déplacés dans les Moluques : le gouvernement s'est donné un an pour résorber ce phénomène, un délai très court susceptible d'entraîner de fausses solutions,
- la réconciliation intercommunautaire : les tensions résiduelles vulnérabilisent les populations,
- la problématique urbaine : les migrants illégaux, notamment, confrontés à la discrimination et à la répression des forces de l'ordre, sont en grande précarité sanitaire et alimentaire.
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