Ce rapport est produit par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) en Haïti en collaboration avec des partenaires humanitaires. Il couvre la situation humanitaire à Port-au-Prince à la suite des violences qui ont éclaté le 29 février. Le rapport couvre la période allant du 9 au 16 mai 2024.
FAITS SAILLANTS
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La violence continue de prévaloir dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince où des attaques coordonnées continuent d’affecter des milliers de personnes. Le 10 mai, une attaque dans la commune de Gressier a causé le déplacement d’environ 4 400 personnes.
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Le nombre des survivant(e)s aux violences basées sur le genre (VBG) a quintuplé entre les deux premiers mois l’année et mars, en passant de 250 à 1 543. Les violences sexuelles représentent 75 pour cent des incidents rapportés.
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Après un blocage de deux mois pour des raisons sécuritaires, le PAM a repris depuis la semaine dernière la distribution de vivres à Cité Soleil, une zone très vulnérable de Port-au-Prince. A la fin de cette opération, cette semaine, 95 000 personnes seront assistées.
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Près de 80 pour cent des 90 254 personnes déplacées internes (PDI) recensées sur les sites bénéficient d'un approvisionnement continu en eau potable.
CONTEXTE
Avec le regain de violences liées aux activités des groupes armés à Port-au-Prince depuis le 29 février, des milliers de personnes ont été tuées, blessées ou obligées de se déplacer en quête de sécurité et de protection.
Le 15 mai, une équipe d’OCHA, a mené une mission d'observation et de plaidoyer sur le site de Parc Celtique à Solino, qui héberge actuellement près de 900 personnes déplacées internes (PDI). Lors de cette visite, l’équipe d’OCHA a eu des entretiens avec les PDI et les partenaires travaillant sur le site dont l’OCCEDH (Organisation des Cœurs pour le Changement des Enfants Démunis d’Haïti) afin de bien cerner les besoins des PDI et l’évolution de la réponse. Les besoins les plus urgents qui ont été exprimés sur ce site incluent la protection, l'accès aux abris et articles non alimentaires, l'accès à l'eau potable et à des conditions d’hygiène et d’assainissement adéquates, ainsi que l'accès à la nourriture et à des activités génératrices de revenus. A Solino, comme dans d’autres quartiers de Port-au-Prince, les acteurs humanitaires internationaux et nationaux continuent de mener un travail crucial pour aider les PDI et les communautés hôtes ; cependant, leurs actions sont limitées par le manque de ressources. OCHA appelle la communauté internationale à soutenir davantage les acteurs humanitaires en Haiti y compris les ONG locales, qui sont souvent en première ligne dans la plupart des zones les plus touchées par l'insécurité pour fournir une assistance vitale.
Les filles et les femmes déplacées sont exposées à un risque accru de VBG et d'exploitation sexuelle y compris dans les sites. Le nombre de cas de VBG rapportés a connu une augmentation alarmante. Entre les mois de janvier et février 2024 combinés et mars il est passé de 250 à 1 5431, selon le sous-cluster VBG. Parmi les survivant(e)s, 80 pour cent sont des femmes et 16 pour cent des filles. Au total, 78 pour cent des survivant(e)s sont des PDI et plus de 70 pour cent des incidents seraient commis par les auteurs des attaques. Les partenaires humanitaires continuent d’assister les survivants en leur fournissant un soutien psychosocial et des soins médicaux. Actuellement, seuls 7 pour cent des fonds nécessaires pour financer les activités de prévention et de prise en charge des VBG sont mobilisés.
Disclaimer
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