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Haiti

Une petite ville en République dominicaine devient un point de passage pour l'acheminement de l'aide humanitaire en Haïti

Pour surmonter les importants obstacles humanitaires auxquels doivent faire face près de trois millions de personnes affectées par le tremblement de terre de cette semaine en Haïti, l'UNICEF a publié un appel de 120 millions de dollar pour le soutien de ses opérations de secours en Haïti - celui-ci fait partie d'un appel plus large de L'ONU de 562 millions de dollars. Voici l'histoire d'une petite ville en République dominicaine qui est devenue l'un des points de passage pour l'acheminement de l'aide humanitaire en Haïti.

Par Tamar Hahn

JIMANI, République dominicaine, 15 janvier 2010 - Jean-Paul Gerry, âgé de sept ans, est assis sur un lit d'un petit hôpital de la ville frontière de Jimani gémissant de douleur. Il a des bandages au bras et à une jambe et son visage est tuméfié sur une joue sérieusement éraflée.

Deux de ses frères sont également dans cet hôpital. Tous trois ont été blessées pendant le tremblement de terre qui Qui a nivelé leur ville natale de Port-au-Prince. Jean-Paul sait déjà que sa mère, sa soeur de 18 mois et son frère qui aurait eu 14 ans aujourd'hui sont mort pendant le séisme.

Maintenant, Jean-Paul fait partie des quelques haitiens chanceux à avoir pu faire le voyage d'une heure et demie depuis Port-au-Prince jusqu'à Jimani, immédiatement aprés le tremblement de terre, et qui reçoivent maintenant des soins en Répiblique dominicaine. Beaucoup d'enfants blessés sont toujours dans la ville dévastée o=F9 les soins médicaux leurs sont difficilement accessibles, et qui le plus souvent sont seuls livrés à eux-mêmes.

Un hôpital débordé

Jimani est une petite ville poussiéreuse qui, en temps normal, sert de centre du commerce interfrontalier entre la République dominicaine et Haïti. Depuis le tremblement de terre elle est devenue un des points de passage de l'aide humanitaire et un havre de sécurité pour les haïtiens qui arrivent à franchir la frontière.

L'hôpital est tout petit et est maintenant proche d'être débordé. Il y a partout des lits - des matelats étendus à même le sol et dans les couloirs. Les docteurs et le personnel soignant vont frénétiquement d'un lit à un autre, faisant de leur mieux pour aider les blessés qui pour la plupart ont des tramatismes aux bras et aux jambes à la suite de la chute de débris pendant le tremblement de terre. Beaucoup doivent être amputés.

De l'autre côtéde la rue se tient le Fortaleza del Rodeo, une complexe militaire qui est maintenant transformé en centre humanitaire. Des soldats dominicains restent debout à l'extérieur de leurs baraquements depuis que le personnel de l'UNICEF, de l'OMS, du PAM, du FNUAP et d'autres agences en ont fait leurs bureaux pour coordonner l'afflux de fournitures humanitaires vers Haïti. La Défense civile dominicaine a planté ses tentes dans la cour tandis que dans un ballet constant des hélicoptères atterissent et décollent, chargeant de l'aide et apportant des blessés.

« Ce n'est que le début »

La frontière n'est qu'à un kilomètre de là. Côté Dominicain, à la barrière marquant la frontière, les camions s'alignent attendant de pouvoir passer en Haïti. L'afflux de matériel s'écoule dans un flot continu, mais le manque de communications avec Haïti et les débris qui encombrent les rues de Port-au-Prince rendent la distribution difficile.

Côté Haïtien, le flot d'ambulances continue à un rythme constant. Des voitures traversent également, chargées à ras bord de familles haïtiennes qui apportent des blessés, et présentent un visage au regard stupéfié.

« Ce n'est que le début, » annonce la sécialiste des urgences de l'UNICEF Pilar Cerdeña. « Au fur et à mesure des jours qui passent, de plus en plus de personnes vont arriver ici par leurs propres moyens et nous devons nous y préparer. »