Par Radio Kiskeya
La communauté internationale se penche à nouveau jeudi et vendredi à Montréal (Canada) sur le dossier d'Haïti qui sombre aujourd'hui dans le désespoir le plus complet en raison d'une insécurité incontrôlable et d'une situation de détresse économique qui ne fait qu'empirer.
A l'initiative du Canada, cette réunion verra la participation de ministres canadiens et haïtiens, notamment ceux des affaires étrangères du pays hôte, Pierre Pettigrew et son homologue haïtien Hérard Abraham. Des hauts fonctionnaires des grands pays donateurs comme la France ou les Etats-Unis de même que le représentant en Haïti du secrétaire général de l'ONU, Juan Gabriel Valdès, sont également attendus à cette rencontre.
En plus des violences et des graves problèmes économiques, cette conférence se déroule à un moment où le gouvernement de transition est à la veille d'un remaniement suite à la démission du ministre de la justice et de la sécurité publique, Bernard Gousse. Elle se tient également dans un contexte de déception généralisée en Haïti par rapport à la communauté internationale qui n'a pas tenu la plupart de ses promesses et dont les plus de 6.000 hommes de troupes présents sur le terrain ont du mal jusqu'ici à contribuer véritablement à la stabilisation du pays.
Si le but de la conférence est d'analyser l'évolution de la situation depuis la dernière conférence internationale de Cayenne (Guyane française), ce doit être l'occasion pour le ministre canadien des affaires étrangères, Pierre Pettigrew, de sensibiliser les donateurs au fait d'agir « de manière à ce que les fonds soient versés à Haïti le plus rapidement que possible », a-t-il indiqué mercredi par devant la Chambre des Communes à Ottawa. Il a dénoncé la lenteur de la communauté internationale. « Des lourdeurs administratives injustifiées. Ces gens ne peuvent plus attendre », a-t-il ajouté.
La conférence planchera également sur les dispositions à prendre afin d'accroître la sécurité et la justice dans la perspective des prochaines élections.
La situation demeure précaire dans le pays, tout particulièrement à Port-au-Prince où les actes de violence et de kidnapping se multiplient à un rythme vertigineux. Une montréalaise de 65 ans qui était venue dimanche allonger la liste des victimes du grave phénomène des enlèvements à Port-au-Prince a été libérée mercredi soir selon la Presse Canadienne (PC). Ses ravisseurs avec qui le gouvernement canadien affirmait être entré en négociations réclamaient 300.000 dollars pour sa libération. Aucune indication concernant tout versement de rançon était disponible au moment de mettre sous presse.
A la veille de la conférence de Montréal, le ministre canadien des affaires étrangères Pierre Pettigrew a salué la signature d'un code de conduite électoral par 17 partis politiques, dont celui de Jean Bertrand Aristide, Fanmi Lavalas. « Le Canada se réjouit de ce développement qui laisse entrevoir un espoir dans l'établissement de l'ordre démocratique en Haïti. Ce genre de dialogue est essentiel à la réconciliation nationale en Haïti », a fait savoir le chef de la diplomatie canadienne.