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Haiti

Termes de référence de la recherche : Soutien au Mécanisme de Réponse Rapide en Artibonite (2403, Haïti) - 09.07.2024, Version 1

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2. Justification

2.1. Contexte et informations générales

Haïti traverse une crise humanitaire prolongée due à une instabilité politique persistante, une vulnérabilité aux catastrophes naturelles et une escalade de la violence liée aux gangs armés. Initialement concentrées à Port-au-Prince, les activités des gangs armés se sont étendues à l’Artibonite. De nouveaux gangs ont émergé depuis 2015, atteignant les zones rurales du Bas-Artibonite.1 Les données provenant du rapport de l’OHCHR et du BINUH révèlent une dégradation marquée des droits de l’homme depuis début 2022, avec 1694 personnes tuées, blessées ou enlevées entre janvier 2022 et octobre 2023, dont plus de 80% pendant la période de janvier à octobre 2023.2 Ce contexte d’insécurité a un impact considérable sur l’accès aux services de base. D’après le rapport sur les besoins humanitaires et le plan de réponse de 2024,3 l’insécurité dans le département de l’Artibonite a entrainé la fermeture de 402 écoles. Aussi, un quart des établissements de santé en Artibonite déclarent avoir des problèmes d’accès physique aux infrastructures de santé, tant pour les patients que pour le personnel, en raison de l’insécurité.

Les résultats des premiers cycles de collecte de données dans les sections communales étudiées en Artibonite, conduits par REACH, révèlent des besoins élevés en matière de protection et d’accès aux moyens de subsistance. Dans le premier cycle, il a été constaté que l'activité des gangs limite sévèrement les déplacements, entravant l'accès aux marchés et paralysant l'économie locale.5 Les violences basées sur le genre sont répandues, avec un manque de services pour les victimes, exposant particulièrement les filles à des risques de grossesses précoces et de mariages forcés. L'accès à l'eau potable est problématique, notamment dans les sections de Bossous et de Savane à Roche, où de nombreux ménages dépendent de sources d'eau non-améliorées. Les difficultés d'irrigation et de production agricole aggravent les conditions de vie. En outre, un accès insuffisant à des installations sanitaires et à des structures de santé accentue la propagation des maladies comme le choléra.

Le deuxième cycle d'évaluation met en évidence des défis persistants et majeurs en termes de subsistance et d'accès aux services essentiels.7 La production agricole, source principale de revenus pour 40% de la population, est entravée par des problèmes d'irrigation, le manque d'intrants agricoles et la vulnérabilité aux événements climatiques. Les violences des groupes armés compliquent encore la situation. L'accès à l'eau potable, aux installations sanitaires et aux soins de santé reste limité, avec des trajets longs et dangereux pour atteindre les centres de soins. De nombreux ménages vivent dans des abris inadéquats, incapables de résister aux intempéries, et près d'un enfant sur trois n'a pas été inscrit à l'école durant l’année scolaire 2023 - 2024, en particulier dans certaines sections communales comme Poste Pierrot.

La conduite d’évaluations rapides de besoins additionnelles est cruciale dans un contexte de crises soudaines, particulièrement compte tenu de la volatilité du contexte sécuritaire dans la région de l’Artibonite et de l’évolution sociopolitique du pays, qui fragilisent davantage les populations. Ces évaluations permettent de fournir des données actuelles et précises, essentielles pour une réponse humanitaire rapide et adaptée. Elles garantissent un lien direct avec les interventions humanitaires, en particulier pour le consortium composé des ONGI AVSI, ACTED et IMPACT Initiatives et formé afin de répondre à ces crises immédiates avec des actions rapides. Au-delà du consortium, le groupe intersecteur en Artibonite sera également inclus, et ses partenaires seront impliqués pour une coordination et une réponse plus intégrée. En outre, il est impératif de renforcer les capacités des acteurs humanitaires sur place et de leur assurer une appropriation des outils d’évaluation. Cela permettra de maintenir un suivi régulier de la situation des habitants, d’ajuster les interventions en fonction des besoins évolutifs et d’assurer une coordination efficace entre les différentes parties prenantes.