Des agents de la migration dominicaine armés de bâtons ont brutalisé dans l'autobus qui les transportait, des dizaines d'Haïtiens dont ils assuraient la reconduite vers la frontière d'Elias Pi?a, ont témoigné plusieurs de ces rapatriés accueillis le 7 avril 2009 par le Comité frontalier de Droits Humains de Belladère.
Ce groupe de 44 personnes dont une femme, indique avoir été frappés de temps à autre par les agents dominicains qui les abreuvaient d'insultes du genre : « Vous êtes Haïtiens, c'est avec des coups qu'il faut vous dresser, c'est pourquoi nous vous frappons ».
Toujours selon les témoignages recueillis, un rapatrié haïtien qui résistait pour ne pas se laisser enlever son portefeuille aurait été sévèrement malmené par les agents de la migration dominicaine qui ont décidé, en dernier ressort, de ne pas le débarquer avec le groupe à la frontière, vu son état critique.
« Ils m'ont frappé au visage » a confié un rapatrié en montrant son œil ensanglanté au coordonnateur du Comité de Droits Humains de Belladère, membre du Réseau Frontalier Jeannot Succès. La seule femme du groupe de 44 rapatriés a également été agressée, a-t-on appris.
Arrêtés en plusieurs points du territoire dominicain, certains rapatriés ont connu un séjour en prison avant d'être reconduits à la frontière. Ces rapatriements portent à 1876 le nombre de personnes amenées au seul point frontalier de Belladère durant le premier trimestre 2009.
Par ces agissements au cours des rapatriements, les autorités dominicaines sont en train de fouler aux pieds la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, convention dont la République Dominicaine est signataire.
Soulignons que l'année 2009 ramène le 10e anniversaire de la signature par les gouvernements Préval-Fernandez du Protocole d'Accord sur les Mécanismes de rapatriements. Avec cette dernière reconduite d'Haïtiens, le 7 avril, ce protocole vient de connaître une énième violation.
Le ministre haïtien des Affaires Etrangères, dans une récente déclaration, avait indiqué que les consulats haïtiens seront incessamment dotés d'unités de droits humains consacrée à la défense de nos ressortissants-es en République Dominicaine.
Les rapatriés du 7 avril victimes de violations, entre autres, du respect de leur droit à l'intégrité physique, auront-ils le support du gouvernement haïtien ?