P-au-P., 27 janv. 2012 [AlterPresse] --- Les habitants de l’île d’Haïti doivent prendre des dispositions et éviter de paniquer face à l’intensification des mouvements sismiques, notamment enregistrés, ces dernières semaines (depuis début janvier 2012), en divers points de l’île que partagent Haïti et la République Dominicaine.
Telle est la recommandation faite par différents spécialistes de l’île ainsi que l’agence des Nations Unies pour la réduction des désastres (en anglais United Nations International Strategy for Disaster Reduction / UNISDR) à l’endroit des personnes résidant dans les zones à forte propension de risque sismique.
De nouvelles secousses sismiques, qui ont frappé le Nord de l’île, entre le dimanche 22 et le lundi 23 janvier 2012, sans causer de dégâts, ont tout de même provoqué des scènes de panique en République Dominicaine et en Haïti.
Des bâtiments ont été rapidement évacués, tandis que des établissements scolaires ont dû relâcher précipitamment leurs élèves dans l’après-midi du 23 janvier au Cap-Haïtien (deuxième ville d’Haïti / Nord), où la menace de tremblement de terre associée à des tsunamis est sans cessé annoncée pour un futur proche. Les vibrations ont été également ressenties à Fort-Liberté (Nord-Est d’Haïti).
Des gens ont abandonné résidences et édifices commerciaux ou administratifs pour se jeter dans la rue, particulièrement dans la ville de Mao (Nord de la république Dominicaine), où les effets du séisme - de 5.3 de lundi après-midi 23 janvier, avec un épicentre situé à Nagua (Nord-Est de la république Dominicaine) - étaient impressionnants, rapporte la station privée Radio Kiskeya.
Malgré les recommandations de ne pas céder à la panique, plusieurs personnes en Haïti continuent d’éprouver de l’appréhension face au renouvellement de secousses sismiques sur l’île, après le puissant séisme du 12 janvier 2010, qui a fait 300,000 morts.
Certaines d’entre elles, encore traumatisées, craignent toujours de résider à l’intérieur des maisons, malgré une analyse des structures d’édifices et de demeures conduite par le ministère des travaux publics en 2010.
“Inévitablement, nous aurons à vivre d’autres tremblements de terre dans les prochaines années en Haïti. Si aucune disposition de prévention n’est prise institutionnellement, le bilan sera beaucoup plus lourd que celui du 12 janvier 2010”, prévenait l’unité technique (haïtienne) de sismologie à l’occasion du deuxième anniversaire du séisme.
En 2 ans, 1 113 répliques ont été recensées sur le territoire d’Haïti.
Soulignant combien la menace sismique demeure toujours présente sur l’île, cette unité invite à réduire la vulnérabilité de la population au phénomène sismique par des campagnes de sensibilisation, susceptibles d’encourager des comportements responsables chez la population.
Il est également impérieux d’établir des normes de construction, des normes parasismiques, et exiger à ce que toutes nouvelles constructions respectent ces nouvelles normes.
A partir de février 2012, l’unité technique de sismologie entreprendra des travaux de micro zonage de l’aire métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, à Port-de-Paix (Nord-Ouest), Cap-Haïtien, Fort-Liberté et Ouanaminthe (Nord-Est). [rc gp apr 27/01/2012 05:00]