En Haïti, la saison cyclonique s’étend chaque année du 1er juin au 30 novembre. La MINUSTAH, le Gouvernement et des organisations internationales préparent une campagne d’information qui sera lancée le 1er juin 2011 en vue d’aider les populations à y faire face grâce à une réponse appropriée.
En 2010, 16 cyclones ont « effleuré » le pays sans faire trop de dégâts, d’après Marie Mirlène Ladouceur, de la Section des Affaires Humanitaires et de Développement (HDCS) de la MINUSTAH. Comme l’année dernière, de nombreux cyclones sont prévus. Si leur nombre peut être connu, il n’en est pas de même pour leur intensité et les lieux qu’ils affecteront.
Un Plan de contingence national – principalement basé sur les 10 plans départementaux – est élaboré depuis 2001 en Haïti, actualisé chaque année. Le Plan de contingence permet de délimiter les zones à risques, d’estimer les ressources, les abris provisoires, d’évaluer et de prépositionner les stocks, et ce, avec OCHA. Les départements les plus vulnérables sont en général ceux de l’Ouest, Artibonite, Sud, le Sud-Est et la Grand’Anse.
Pour les acteurs impliqués dans la préparation de la saison cyclonique, la sensibilisation représente une priorité. Et une campagne sera alors lancée avec les comités communaux, le 1er juin, date du début de la saison des cyclones. Campagne au cours de laquelle des dépliants avec des photos seront distribués à la population.
Dans le passé, l’accent était mis sur le comportement et les consignes. Cette année, en plus des conseils, il est prévu la préparation d’un kit familial d’urgence contenant les produits nécessaires à la survie pendant une semaine comme des lampes-torches, des vivres et des médicaments, entre autres.
Comme le fait valoir le Coordinateur régional chargé des Affaires humanitaires et de Développement à la MINUSTAH, Lohic Alain d’Almeida, « pour minimiser les risques d’inondation, optimiser la résilience des populations vulnérables, faciliter la distribution de l’aide humanitaire et porter secours aux sinistrés, la section HDCS et les directions départementales du Ministère des Travaux Public Transport et Communication (MTPTC ) ont identifié quelques tronçons de routes prioritaires devant être réhabilités par les ingénieurs militaires de la MINUSTAH dans les zones les plus vulnérables, y compris certains travaux de curage des rivières. Tout cela en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), l’Unité de Gestion des Risques et des Désastres du PNUD et d’autres partenaires ».
La réhabilitation des tronçons de route endommagés doit permettre en effet d’accéder aux zones inondables et faciliter le passage des convois humanitaires. Les contingents militaires de la MINUSTAH ont par exemple proposé leur aide pour le curage et la correction des berges de la rivière Rouyonne à Léogâne, qui a causé de nombreuses inondations dans la ville. Sur place, la compagnie de Génie coréenne est à l’œuvre depuis le 3 mars pour curer quatorze kilomètres de cette rivière. Des gabions doivent aussi être installés pour éviter le débordement dans la ville et les sites de déplacés très exposés.
Du 13 au 15 avril, la MINUSTAH a aussi conduit un exercice inter-agence de réponse aux catastrophes naturelles pour les villes de Port-au-Prince, Léogâne et Gonaives. Ces trois villes pourraient en effet être touchées par la saison cyclonique 2011. Y ont pris part la DPC, la MINUSTAH, OCHA, l’OIM, le PAM, l’OMS, l’UNICEF, la UNPol et les garde-côtes haïtiens. Parmi les exercices, la simulation de l’effondrement d’un bâtiment ou d’un avion tombé en mer et qu’il fallait secourir. Et c’était aussi une première collaboration entre la MINUSTAH et les garde-côtes haïtiens.
Autre action du HDCS, la sensibilisation sur le choléra. Il s’agit en effet d’informer les populations sur la manière de se protéger, compte tenu du risque accentué par les pluies. Les camps de déplacés, en raison de leur vulnérabilité, font aussi l’objet de considérations. D’ailleurs, nombre d’entre eux ont déjà enregistré, avec les premières pluies, des dégâts.
L’OIM est en train d’identifier des logements pour les plus vulnérables vivant dans ces camps. Ainsi, dès l’annonce des cyclones, la DPC déclenchera l’alerte pour l’évacuation des camps. Ensuite, la UNPol, les militaires de la MINUSTAH et la communauté humanitaire s’organiseront pour procéder aux évacuations.
Ainsi dans le camp Tabarre Issa, à Port-au-Prince, encore en chantier, vivent depuis un an environ 2.800 personnes dans 530 abris transitoires gérés par l’ONG Concern Worldwide. A en croire Etienne Elyse, en charge de la gestion de ce camp, de concert avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ces abris ont été construits selon des standards internationaux : tôles résistantes, hauteur de 30 cm par rapport au sol et canalisations d’eau avec un itinéraire bien dessiné pour éviter les inondations.
Nombre d’organisations interviennent dans le fonctionnement dudit camp, au nombre desquelles figure la MINUSTAH, en charge notamment de la préparation du site et de la sécurité, conjointement avec la Police nationale d’Haïti (PNH) et l’OIM (assistance sociale). Pour sa part, l’ONG Concern Worldwide s’occupe de la propreté, de l’hygiène, des soins, entre autres. Les autres acteurs intervenants sur place sont le Secours islamique français, Save the Children et Plan. Les bailleurs de fonds sont l’USAID, l’Union européenne et l’Etat haïtien.