Depuis septembre dernier, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) s’attelle à faire éclairer les sites d’hébergement des sinistrés du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Un projet qu’elle réalise grâce notamment à la contribution financière du célèbre groupe musical américain « Linkin Park » via la Fondation des Nations Unies. Une initiative qui devrait contribuer à réduire les violences sexuelles ou domestiques sur ces sites parfois surpeuplés. « Contribuer à faire baisser les violences basées sur le genre dans les camps », c’est l’objectif poursuivi par le Fonds des Nations Unies pour la Population à travers son programme d’éclairage des sites d’hébergement qui a vu le jour après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Quelque 200 lampadaires alimentés par énergie solaire ont été installés depuis octobre dernier dans une quarantaine de camps situés dans des zones affectées par le séisme. Du matériel fourni par la Fondation des Nations Unies grâce à des fonds provenant de campagnes de sensibilisation orchestrées par le groupe musical américain « Linkin Park » intitulées « DOWNLOAD TO DONATE FOR HAITI ».
Pour Nabil Chemly, en charge du projet d’éclairage des camps au sein du FNUAP, il s’agit surtout de « protéger les femmes notamment contre le viol ». A cet effet, les lampadaires sont plus particulièrement placés « à proximité des douches, des latrines, des points d’approvisionnement en eau et des grands points de rassemblement », a-t-il précisé.
Un montant de 300.000 dollars américains a déjà été investi dans ce projet. Cependant, « les besoins étant tellement importants », fait remarquer Nabil Chemly, il est difficile d’estimer la quantité de lampes nécessaires à l’éclairage des 1061 sites recensés par le Cluster CCCM (Camp Coordination Camp Management) travaillant sous la supervision de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM).
UNF et Linkin Park viennent voir de près Pendant quelques heures, le mercredi 13 avril, une délégation conduite par Peter Yeo de la Fondation des Nations Unies et le bassiste Dave Matthews de Linkin Park, était à Port-au-Prince pour se faire une idée concrète de la situation dans les camps de déplacés, afin de mieux contribuer à assister les occupants de ces sites, notamment les femmes et les jeunes filles. « Je suis très content de ce qui a déjà été fait» a déclaré Dave Matthews, lors d’une visite au camp de Corail Cesselesse (nord de Port-au-Prince) où une quarantaine de ces lampadaires ont été installés. Cependant, poursuit le musicien, « beaucoup reste à faire » en faveur des sinistrés. M. Matthews a d’ailleurs promis de poursuivre sa campagne visant à sensibiliser les donateurs sur la cause haïtienne.
Les résidents de Corail Cesselesse ont accueilli favorablement le projet. C’est le cas de Sandra Félicien, membre du comité de gestion du Secteur 3 (il existe 6 secteurs), qui souhaite, cependant, l’installation d’autres lampes « beaucoup plus à l’intérieur du camp pour éviter que les enfants n’aillent jouer » dans la périphérie, près des latrines. Pour sa part, Jean Pierre, père de trois enfants, dit « apprécier l’initiative » qui, selon lui, a permis de « réduire » les actes de banditisme dans la zone.
Comme pour le cas d’Haïti, le groupe musical américain « Linkin Park » fait du plaidoyer pour de nombreuses causes défendues par les Nations Unies, à travers l’organisation de concerts, de tournées mondiales et de programmes télévisés.
Rédaction : Pierre Richard Jérôme Edition : Faustin Caille