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Haiti

Les violences provoquent des déplacements records à Port-au-Prince : plus de 60 000 personnes en un mois

Port-au-Prince, 18 mars 2025 - En un mois seulement, des violences extrêmes ont forcé plus de 60 000 personnes à fuir - un nouveau record dans la crise humanitaire en Haïti qui ne fait que s’aggraver. Depuis des années, la violence des gangs, les déplacements et l'instabilité sont le quotidien de Port-au-Prince et d'une grande partie du pays, où chaque vague d'attaques aggrave les souffrances de communautés déjà vulnérables. Cependant, au cours des deux derniers mois, la situation sécuritaire s'est encore davantage détériorée dans la capitale, avec une escalade des attaques contre les civils, l'érosion des quelques zones encore épargnées par les gangs, et des déplacements répétés et records. L'aéroport de Port-au-Prince reste fermé et la capitale assiégée.

L'escalade de la violence a fortement touché les communautés de plusieurs quartiers de la capitale, notamment Delmas, Carrefour-Feuilles, Martissant, Fort National, Pétion-Ville et Tabarre, forçant des milliers de personnes à fuir pour se mettre à l'abri. La plupart des personnes déplacées ont trouvé refuge dans l’un des 48 sites de déplacement - dont 12 ont été nouvellement créés - tandis que d'autres ont trouvé refuge dans des familles d'accueil déjà sur-sollicitées.

« Cette augmentation alarmante des déplacements est en lien direct avec le cycle incessant de la violence qui dévaste la capitale haïtienne. Nous n'avons jamais observé autant de personnes déplacées en si peu de temps », a déclaré Grégoire Goodstein, responsable de l'OIM en Haïti. « Les familles ne cessent d’être déracinées, forcées de tout laisser derrière elles alors qu'elles fuient pour se mettre à l'abri. De nombreuses personnes déplacées vivaient déjà dans des conditions précaires suite à des déplacements précédents. »

Au total, plus d'un million de personnes sont déplacées dans le pays, un chiffre qui a triplé au cours de l'année écoulée. Pourtant, alors que la souffrance atteint de nouveaux extrêmes, la crise haïtienne continue d'attirer l'attention à l’international. Les ressources sont limitées et les besoins humanitaires dépassent de loin la capacité de réponse actuelle. En outre, l'insécurité ne cesse de croître. Le soutien à la police nationale haïtienne doit être renforcé afin de lui fournir les ressources et les capacités nécessaires pour restaurer la stabilité et la sécurité.

« Les personnes fuyant la violence ont besoin d'une protection immédiate, de nourriture, d'eau et d'abris. La situation empire de jour en jour, et sans aide supplémentaire, nous risquons de voir la catastrophe humanitaire s’aggraver davantage », explique Grégoire Goodstein.

L'OIM continue de fournir une assistance vitale aux communautés déplacées en Haïti. Rien que le mois dernier, plus de 16 000 personnes ont reçu de l'eau potable et une aide à l'hygiène, tandis que 3 700 personnes ont bénéficié d'abris d'urgence, de kits d'hygiène, de soins médicaux et d'un soutien psychosocial. Les équipes de l'OIM restent sur le terrain, engagées auprès des familles touchées, évaluant les besoins urgents et apportant leur aide dans tout le pays.

De l'aide d'urgence à la reconstruction à long terme, l'OIM s'engage à fournir une aide et un soutien aux Haïtiens déplacés, en veillant à ce qu'ils reçoivent l’assistance dont ils ont besoin pour survivre et se reconstruire. Cependant, des défis importants persistent. Les ressources sur place sont surchargées et l'accès humanitaire est de plus en plus limité en raison de l'insécurité, laissant des milliers de personnes sans la protection et les services dont ils auraient besoin.

Note au rédacteur

Une analyse détaillée des déplacements en Haïti est disponible ici.

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

En Haiti : Antoine Lemonnier, alemonnier@iom.int

Au Panama : Jorge Gallo, jgallo@iom.int

In Geneva: Daniela Rovina, drovina@iom.int