En prévision et depuis l’annonce des résultats définitifs du deuxième tour des élections présidentielle et législatives, les casques bleus des Nations Unies présents en Haïti sont mobilisés et en alerte, pour appuyer les forces de police haitienne dans leurs efforts de maintien de l’ordre. Objectif: Laisser les opinions s’exprimer, mais prevenir, dissuader et empêcher la violence et les menaces à la sécurité des personnes et des biens.
L’appui à la PNH, en prévision et suite à l’annonce par le Conseil électoroal, le 20 avril dernier, des résultats définitifs des élections présidentielle et légisaltives du scrutin du 20 mars 2011 est l’une des préoccupations majeures des Casques bleus et de la Police des Nations Unies (UNPol). Tout en soutenant et garantissant le droit du peuple haïtien à exprimer ses sentiments et manifester son opinion, la prévention et la dissuasion de la violence, ainsi que le maintien de l’ordre, et la sécurisation des personnes et des biens reste l’une des priorités de la MINUSTAH.
Des résultats définitifs des élections législatives, tels qu’annoncés par le CEP ont suscité la surprise de nombreux acteurs, des observateurs nationaux et internationaux, et de la communauté internationale qui ont observé que les résultats définitifs ne correspondaient pas aux résultats préliminaires qui semblaient conformes aux observations faites le jour du scrutin aussi bien par les observateurs haïtiens que par les observateurs internationaux, qui avaient estimé que les cas d’irrégularités et de fraude apparaissaient isolés et minimes lors du scrutin du 20 mars.
Pour faire face aux protestations qui ont suivi l’annonce des ces résultats contestés, et aux éventuelles violences, des mesures supplémentaires d’urgence ont été prises par la MINUSTAH et la PNH, ont souligné la Porte-parole de la Force de la MINUSTAH, le lieutenant Claire Berthiaume, ainsi que le porte parole de la police des Nations Unies. Les 8.700 membres de la force militaire de la MINUSTAH et les quelque 3.000 policiers des Nations Unies, aux côtés de la PNH, ont accru les patrouilles motorisées, à pied ainsi que des points de contrôle mobiles à travers le pays.
Ainsi, dans des départements comme l’Ouest, le Nord-Ouest, le Nord, le Sud, le Sud-Est, la Grand’Anse, le Centre et l’Artibonite, ont été déployés, à titre préventif, des membres de l’Unité de Police Constituée (FPU). Des policiers qui venaient en aide aux Unités départementales de maintien de l’Ordre (UDMO), en vue d’assurer la gestion de manifestations post électorales.
A Port-au-Prince, outre le « dispositif dissuasif » des Casques bleus,des officiers de FPU ont notamment renforcé les patrouilles conjointes avec la PNH, dans le Camp de déplacés de Jean-Marie Vincent, renseigne le Porte-parole de la Police des Nations Unies. De même, des patrouilles conjointes dans le camp de Pétion-Ville Club (Delmas 48) ont réuni 60 Officiers de FPU, des UNPol et des agents de la PNH. L’effectif habituellement présent dans ces deux camps a été doublé. Plusieurs dizaines d’ officiers de police spécialisés dans le maintien de l’ordre ont également été déployés dans le perimètre du Parlement, pour faire face aux manifestations. Ailleurs dans le pays, en plus des troupes déjà en place, des renforts ont été acheminés, comme par exemple, 30 FPU à Miragoane et 60 aux Cayes et à Saint Marc.
Si la situation sécuritaire dans le pays a été globalement stable, dans certaines régions où des sièges de Députés et de Sénateurs étaient en litige, des manifestations ont dégénéré et ont été emaillées de violences. Il y a eu mort d’homme, plusiers blessés, et des dégats importants dans certaines zones du pays. Des maisons, des commerces, des infrastructures telles que des écoles ou bureaux ont été incendiés, des routes ont été bloquées, par des érections de barricades, des jets de pierres et des pneus enflammés ont été observés. Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire, la MINUSTAH a relancé un appel urgent à tous les acteurs politiques et à leurs partisans pour qu’ils s’abstiennent de recourir à la violence, laquelle est inutile, et ne fait que provoquer des souffrances supplémentaires aux populations haitiennes, et à créer un climat de peur. La MINUSTAH a par ailleurs formulé le vif espoir qu’une solution au contentieux actuel sera trouvée, et que le CEP garantira la légitimité du processus électoral en prenant les mesures qui s’imposent.