Gennike Mayers, Fédération internationale, à Port-au-Prince
Dans la banlieue de Pétionville, à Port-au-Prince, une équipe de la Croix-Rouge haïtienne a assuré des premiers secours vitaux à des centaines de personnes blessées lors du tremblement de terre.
Dans le square Saint-Pierre à Pétionville, un faubourg à l'est de Port-au-Prince, des centaines de rescapés du tremblement de terre ont installé un camp de fortune, aménageant des tentes au moyen de draps, de rideaux ou autres matériaux récupérés dans les décombres de leurs habitations.
A quelques mètres de là, une petite section de la Croix-Rouge a établi son centre d'opération dans un parking adjacent à la mairie. L'endroit ne correspond pas vraiment à l'idée qu'on se fait d'un poste de premiers secours - l'espace est étriqué et encombré de voitures. Mais cela fait partie des désagréments qu'il faut bien accepter si l'on veut pouvoir assister les blessés, explique un volontaire.
"Ce n'est sans doute pas le lieu idéal, avec toutes ces voitures, mais les gens affluent et nous leur prodiguons les soins dont ils ont besoin", déclare Rita Aristide, volontaire à la Croix-Rouge haïtienne depuis 1999. "Nous avons déjà pansé des centaines de plaies."
Les lésions vont des simples éraflures aux plaies les plus profondes, y compris à la tête, en passant par des fractures aux bras ou aux jambes.
Le docteur Grégory Gué, un médecin de Jacmel, au sud, est venu à Port-au-Prince offrir ses services à la Croix-Rouge.
"Je suis là où je dois être. Nous avons le devoir de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les sinistrés. Haïti a besoin de toute l'assistance qu'on peut lui apporter. L'aide extérieure va bientôt arriver, mais, dans l'intervalle, nous devons nous soutenir les uns les autres", déclare-t-il.
Parmi la foule des blessés secourus par le docteur Gué et les secouristes de la Croix-Rouge se trouvent deux femmes enceintes touchées au dos par des débris. Elles ont été amenées sur des brancards depuis le square voisin. L'une d'elles a perdu son enfant. Les blessés les plus graves, comme ces deux femmes, sont transférés à l'hôpital le plus proche après avoir reçu les premiers soins.
Le 16 janvier, un convoi routier de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en provenance de Saint-Domingue, en République dominicaine, est arrivé à Port-au-Prince. Il apportait, entre autres, un hôpital de campagne de 50 lits. Un peu plus tôt dans la journée, la première de trois unités d'intervention d'urgence spécialisées dans les soins de santé de base avait atterri à l'aéroport de la capitale. Elle va assurer des services limités, mais vitaux à quelque 30 000 personnes.