Afin de permettre à l’Unité de Stabilisation Nutritionnelle (USN) de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) de continuer à prendre en charge des enfants malnutris, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a entrepris la construction d’une structure semi permanente pour l’abriter. Ce projet est mis en œuvre par l’ONG Concern Worldwide qui, grâce au financement octroyé toujours par l’UNICEF, fournit un encadrement à cette Unité.
Comme beaucoup d’autres bâtiments de l’HUEH, celui logeant le Service pédiatrique de ce centre hospitalier n’a pas été épargné par le séisme du 12 janvier 2010. Et l’Unité de Stabilisation Nutritionnelle, une entité de ce Service, qui s’occupe de la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère, s’est retrouvée dépourvue de locaux. L’Unité de Stabilisation Nutritionnelle de l’HUEH fonctionnait depuis 2008 grâce à un partenariat entre le Ministère de la Santé Publique et de la Population, Concern Worldwide Haïti et l’UNICEF.
L’ «UNICEF a dû loger l’USN sous des tentes afin d’assurer la continuité des services aux enfants malnutris», explique Marie-Claude Desilets, spécialiste en Nutrition auprès de l’UNICEF. Mais les tentes, soumises aux intempéries, commencent à être usées. C’est pourquoi le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance a décidé d’octroyer un montant de 58.000 dollars américains à la construction d’une structure semi permanente qui sera annexée aux locaux de la pédiatrie, eux-mêmes, construits par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). La construction semi permanente de l’USN pourra accueillir une vingtaine d’enfants malnutris tandis que la capacité de la tente qui l’héberge actuellement n’excède pas une dizaine.
Le nouveau bâtiment sera doté de 2 salles. La plus grande accueillera une vingtaine de berceaux ainsi que des lits pour les parents et les accompagnateurs des enfants. La seconde, plus petite, servira d’espace de jeu pour les enfants. Cette nouvelle structure sera également dotée de sanitaires.
Comme l’explique Bienfait Eca M Mbakwa, coordonateur Santé et Nutrition à Concern Worldwide Haïti, le traitement des enfants malnutris se fait en 2 phases : le traitement médical et le traitement nutritionnel avec des aliments thérapeutiques. L’approvisionnement de l’USN en médicaments, eau potable, matériel hygiénique, équipements et intrants thérapeutiques est assuré par l’organisation humanitaire Concern Worldwide Haïti.
L’approvisionnement en eau s’étend à l’ensemble du Service pédiatrique. Concern met aussi à la disposition de l’USN huit membres de son personnel infirmier. L’ONG internationale assure également la formation de l’ensemble du personnel médical intervenant à l’USN. Cette dernière initiative entre dans le cadre du renforcement des capacités du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).
Selon un rapport de l’UNICEF, l’année dernière, l’Unité de Stabilisation nutritionnelle a traité 319 enfants souffrant de malnutrition sévère, ce qui représente environ 22% des cas pris en charge en 2010 pour l’ensemble du pays. Et selon des informations fournies par M. Mbakwa, « de janvier à mars 2011, 56 enfants malnutris ont été traités à l’USN ». Pour se faire soigner, les enfants peuvent rester de 7 à 10 jours, parfois même jusqu’à 15 jours à l’USN, précise Marie-Claude Désilets.
L’UNICEF travaille de concert avec Concern Worldwide Haïti dans la prise en charge des enfants malnutris dans plusieurs autres centres hospitaliers de la capitale tels l’Hôpital La Paix à Delmas 33, l’Hôpital Eléazar Germain à Pétion-Ville, l’Hôpital Saint Damien à Tabarre, l’Hôpital des Petits Frères et Sœurs, le Centre de Santé de Martissant, le Centre de Santé de Bizoton et celui de Delmas 75. Selon Marie-Claude Desilets, l’UNICEF est en train d’étudier la possibilité de fournir un appui au MSPP en vue de la mise en place des Unités de Stabilisation Nutritionnelle dans les 10 départements.
La construction des nouveaux locaux de l’Unité de Stabilisation Nutritionnelle a été lancée le jeudi 24 mars 2011. Les travaux devraient se terminer dans un mois.
Rédaction : Jonas Laurince
Edition : Faustin caille