Avec des contributions de la Colombie et de Nestlé
Le Fonds Multilatéral d’Investissement (FOMIN) de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et l’Agence Française de Développement (AFD) fourniront environ US$3 millions de subventions pour un projet visant à augmenter les rendements et améliorer la qualité du café haïtien, augmentant par ce biais les revenus d'au moins 10.000 petits producteurs.
Le Comité des Bailleurs de fonds du FOMIN a récemment approuvé une subvention de US$1.9 millions pour le projet, qui sera exécuté par Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, une organisation française à but non-lucratif qui travaille en Haïti depuis 1999 et est déjà active dans deux régions productrices de café.
Le projet recevra des fonds additionnels du gouvernement colombien, permettant à la Fédération Colombienne de Café d'appuyer ses partenaires haïtiens; l'Institut National du Café Haïtien (INCAH), et l’Alliance Nationale des Producteurs de Café. Nestlé, une des plus grandes entreprises alimentaires et de nutrition au monde, fournira l’assistance technique et les matériaux de plantation nécessaires pour aider les agriculteurs haïtiens àréhabiliter leurs caféiers.
La directrice générale du FOMIN, Nancy Lee,a déclaré : «Il existe un réel potentiel de voir le secteur du café en Haïti augmenter sa production locale ainsi que sa capacité d’exportation. Ce projet est doté d’une approche intégrée et bien conçue pour aborder la série d’obstacles qui pèsent sur la production et la valeur du café. Des milliers de petits producteurs en bénéficieront. Nous nous sommes engagés à mener à bien ce projet tout comme nos autres travaux en Haïti. Avec nos ressources ainsi que celles de nos partenaires et avec la contribution essentielle des agriculteurs haïtiens, Haïti peut redevenir un producteur de café de classe mondiale.»
«L’AFD financera ce programme à hauteur d’une subvention de 900.000 euros qui devrait bénéficier directement aux coopératives de producteurs de café dans les régions centrale et sud-est d’Haïti. L’AFD accompagnera les activités soutenues par FOMIN dans d'autres filières,» a déclaré le directeur de l’AFD à Port-au-Prince, Yves Malpel. «Ces fonds seront particulièrement axés sur la formation pour augmenter les capacités de gestion, ainsi que pour apporter assistance et conseil sur la production et la transformation du café pour augmenter la valeur de leurs grains.»
Jusqu'à il y a deux décennies, le café était le produit agricole de base le plus exporté du pays, représentant autour de 70% des exportations de produits agricoles de base. Une combinaison de facteurs locaux ainsi qu’internationaux a contribué à une baisse des rendements, aggravée par un manque persistant d’investissements agricoles. Les exportations ont donc baissé de 191.000 sacs en 1960 à 16.000 sacs en 1999.
Ce projet sera mis en œuvre avec la collaboration des agriculteurs dans les régions qui ont le potentiel de produire du café de première qualité dans les régions du Nord, Centre, Sud-est, et de la Grand’ Anse. Les composantes se concentrent sur les facteurs essentiels de la chaîne de valeur du café, avec pour but d'augmenter la production et de renforcer la gestion des coopératives agricoles, ainsi que d’autres types d’organisations de producteurs.
Le projetpermettra également de mobiliserdes ressources venant d'autresprogrammes financés par la BID, dont un quifournit un transfert detechnologie agricole, et un qui atténueles impacts des catastrophes naturelles. Les producteurs de café recevront des subventions de ces programmes pour replanter et régénérer leurs arbres.
Un des buts principaux du projet est d’augmenter les rendements du café ainsi que des cultures principales cultivées par les agriculteurs haïtiens dans les «jardins créoles» ce qui renforcerait la sécurité d’alimentaire de leurs familles. Avec l'investissement nécessaire et une meilleure technique pour cultiver le café, les rendements pourraient être doublés.
Une composante clé du projet vise à améliorer le processus utilisé par les coopératives et les réseaux de producteurs pour transformer les grains de café et assurer leur bonne qualité. Ceci devrait permettre de faire baisser le taux de rejet qui est actuellement le double du standard de 10% en Amérique latine.
En améliorant leur capacité de gestion administrative, les organisations de petits producteurs de café seront capables de réduire les coûts de collecte, de transformation et d’exportation, qui sont actuellement deux fois plus élevés que ceux des coopératives andéennes.
Ce projet vise également à subventionner les coopératives pour qu’elles offrent d’autres services que la commercialisation du café vert, comme par exemple l’achat de gros d’intrants agricoles, la location de matériel agricole ou encore en investissant dans la torréfaction du café pour les marchés locaux. Afin de diffuser les expériences and leçons tirées de ce projet auprès des fermiers haïtiens qui n’y participent pas, le projet financera des produits d’information et de communication, y compris une guide visuel en créole avec des recommandations sur la façon de cultiver le café et d’autres cultures de base.
L'agriculture est une filière prioritaire pour la BID en Haïti, un pays ou presque la moitié de la population vit en milieu rural. La BID finance actuellement des programmes qui s'élèvent à US$150 million pour appuyer le plan de développement rural national d’Haïti. Ces programmes investissent dans l’irrigation, les services d’extension agricole et le transfert de technologie, le contrôle des pestes et des maladies, la gestion des bassins, et les titres fonciers.
A propos du FOMIN
Etabli en 1993, le Fonds Multilatéral d’Investissement soutient les initiatives privées de développement qui bénéficient aux populations les plus pauvres – leurs commerces, leurs fermes et leurs ménages. Les projets menés par FOMIN visent à donner aux personnes à faible revenu des outils pour les augmenter: l’accès aux marchés et aux compétences, au financement et aux services de base y compris la technologie verte.
A propos de l’AFD
L’Agence Française de Développementest l’institution financière de développement du gouvernement français. Fondée en 1941, l’AFD finance des projets qui améliorent les conditions de vie, qui promeuvent la croissance économique, et qui protègent l’environnement dans les pays en développement. En 2010, l’AFD a autorisé 6,8 milliards d’euros sous forme de prêts, de dons et de subventions.