Résumé des progrès
Depuis début 2024, Haïti demeure plongé dans une grave crise humanitaire, confrontée à une instabilité politique et une violence croissante. Le pays fait face à une grave insécurité alimentaire, avec environ 5,4 millions de personnes—soit 48 % de la population—estimées en situation d'insécurité alimentaire (1). La violence des gangs a aggravé cette crise, en particulier dans les zones urbaines comme Port-au-Prince, déplaçant des milliers de personnes et rendant des services de base comme les soins de santé, l'éducation et la sécurité publique presque inexistants. Cela a entraîné un déplacement massif, avec plus d'un million de personnes déplacées plusieurs fois à l'intérieur du pays. L'augmentation rapide de la violence basée sur le genre (VBG), qui s'est aggravée en 2024, est l'un des aspects les plus préoccupants de la crise humanitaire (2).
Dans les zones contrôlées par les gangs, les femmes sont de plus en plus exposées aux risques de viol, de trafic et d' autres formes d' abus. Bien qu'il n'y ait pas de chiffres exacts sur le nombre exact de victimes, le sous-cluster VBG a enregistré plus de 5000 incidents de violence basée sur le genre en 2024, dont 72 % sont des violences sexuelles (3). Les organisations humanitaires signalent également une augmentation du nombre de survivants cherchant un soutien médical et psychologique pour le traumatisme et les abus. Presque toutes les femmes et filles en Haïti sont exposées au risque de VBG - environ 94 % (5).
Le sous-Cluster VBG en Haïti, sous le Co-lead de UNFPA en appui au MCFDF (Ministère de la Condition Féminine et des Droits de la Femme) pour la VBG, avec l’ensemble des partenaires ont été en mesure de servir environ 32 328 personnes avec différents services de réponse spécialisée à la VBG, des activités de prévention et d'atténuation des risques (6). De janvier à décembre 2024, 25 % du financement requis du financement VBG, reçu par le sous- cluster VBG dans le cadre du Besoins Humanitaires et Plan de Réponse (HNRP) 2024. Les défis majeurs demeurent l’accès à une prise en charge de qualité des cas de VBG vers les services spécialisés, la documentation de manière éthique et sécurisée des incidents de VBG, le renforcement du système de coordination au niveau sous-nationale et la localisation des organisations féminines ou dirigées par les femmes.