Messages clé
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Les moyens d’existence et la consommation alimentaire des ménages pauvres continuent d’être limités considérablement par les impacts de la violence des gangs et l’insécurité sur l’économie, de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages et de l’irrégularité spatio-temporelle des pluies sur la production agricole et l’élevage. Tous ces facteurs, exacerbée par les inondations du début du mois de juin, ont accentués le niveau d'insécurité alimentaire aiguë. Une intensification de l’adoption des stratégies d’urgence telles que la mendicité, la vente d’actifs productifs, le vol, entre autres, est toujours observée, notamment à Cité Soleil et le bas Nord-Ouest. Des résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) sont attendus à travers Haïti jusqu'en janvier, tandis que l'Urgence (Phase 4 de l’IPC) est évaluée à Cité Soleil, Port-au-Prince. Des poches de ménages très pauvres dans certaines zones rurales, y compris le Nord-Ouest, l'Ouest, la Grand'Anse, les Nippes et l'Artibonite, seront probablement aussi en situation d'Urgence (Phase 4 de l'IPC).
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L'insécurité touche toujours la capitale, Cité Soleil, l'Artibonite et le Nord-Ouest, et cette situation devrait perdurer dans un avenir prévisible. L'activité économique et les marchés continuent d'être limités par des incidents d'affrontements armés et l'imposition de droits de passage illégaux par des gangs armés sur les routes principales pour les transports publics. Cela restreint considérablement la circulation des personnes et des produits, réduisant les revenus et l'accès à la nourriture. Le mouvement populaire « Bwa Kalé », une initiative locale de justice populaire contre les gangs, a réduit le taux d'enlèvements dans toute la capitale, mais la situation sécuritaire reste tendue.
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Les prix des produits alimentaires de base demeurent élevés par rapport à la moyenne annuelle et quinquennale, en raison de la forte dépendance à l'égard des produits importés, de la faible valeur de la monnaie haïtienne (HTG), les difficultés d’approvisionnement et les coûts du transport élevé. Le taux d’inflation est resté supérieur à 40 pour cent depuis janvier. Bien que le HTG s’apprécie par rapport à le dollar américain (USD) d’environ 10 pour cent depuis mi-avril et de plus de 18 pour cent en moyenne d’une année sur l’autre (juin 2022/juin 2023), il est peu probable que cette tendance se maintienne. Les sources de réserves de change diminuent et le déficit commercial reste élevé. En conséquence, le pouvoir d’achat des ménages pauvres restera un faible, ce qui limite leur capacité à accéder à une alimentation suffisante.
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Les prix élevés d'intrants, le manque d'investissements publics, et la capacité limitée des agriculteurs à financer leurs activités ont réduit les surfaces cultivées. En outre, des inondations localisées en juin ont endommagé les cultures dans la phase de maturation, qui était déjà affectée par les conditions de sécheresse. Selon l'USDA, le maïs et le sorgho devraient connaître une baisse de 6 pour cent et 7 pour cent respectivement de la surface récoltée, avec une diminution de 2 pour cent et 8 pour cent de la production totale. La production printanière 2023 qui sera inférieure à la moyenne quinquennale.