Haiti : Attaques armées et déplacements dans le département du Centre - Flash Update No. 1 (au 3 avril 2025)

Aperçu de la situation

• Depuis le 31 mars, des incidents armés et affrontements on été signalés dans les communes de Saut d'Eau et de Mirebalais, dans le département du Centre. La situation demure instable et continue de provoquer des déplacements. Selon la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'Organisation Internationale pour les migrations (OIM), 5 981 personnes, soit 1 272 ménages, ont été déplacées. Parmi elles, 83 % sont hébergées par des familles hôtes, tandis que 17 % se trouvent dans 14 sites nouvellement établis. Le flux de déplacés augmente également dans d'autres communes, notamment à Hinche. La Direction générale de la protection civile (DGPC) rapporte dix décès et cinq blessés à Mirebalais. Une attaque contre la prison de la commune a conduit à l’évasion de plus de 500 détenus. Des habitants de la commune se trouvent confinés chez eux depuis plus de 72 heures, sans accès à l’eau, à la nourriture ni à l’électricité. Des mouvements de panique ont été observés dans la commune de Lascahobas en raison de rumeurs d’attaques, tandis qu’à Thomonde une autre commune des rumeurs similaires ont ralenti les activités. L’absence d’électricité complique la communication entre la population, les autorités locales et les acteurs humanitaires.
• L’Hôpital Universitaire de Mirebalais (HUM) a suspendu temporairement ses services en raison des affrontements à proximité, bien que l’établissement ne soit pas sous le contrôle de groupes armés. Les patients ont été redirigés vers l’Hôpital Sainte-Thérèse de Hinche (HSTH) et vers l’hôpital de Zanmi Lasante (Partners in Health) situé à Cange, à environ 22 km. Le centre de traitement du choléra, intégré à l’HUM et doté de 45 lits, a également cessé de fonctionner.
• Zanmi Lasante a émis une alerte publique exprimant ses inquiétudes quant à la sécurité de son établissement à Cange. L’organisation indique que la fermeture éventuelle de cet hôpital priverait un grand nombre de personnes d’un accès aux soins essentiels. Le transfert de patients reste difficile en raison du manque d’ambulances disponibles. Les partenaires humanitaires poursuivent l’évaluation des besoins urgents afin d’adapter la réponse en conséquence.

BESOINS

Les personnes déplacées font face à des besoins humanitaires urgents. Des cas de maladies ont été signalés parmi les déplacés, ainsi que la présence de femmes enceintes et de personnes à besoins spécifiques, tant dans les sites qu’au sein des familles hôtes. Un besoin en assistance psychosociale a également été exprimé.

Les priorités identifiées par les partenaires humanitaires incluent la distribution de plats chauds, de moustiquaires, de kits d’hygiène, ainsi que de matelas et draps pour améliorer les conditions de couchage. L’accès à l’eau potable reste une préoccupation majeure. Des besoins supplémentaires ont également été rapportés, notamment en vêtements, couvertures, kits de cuisine et tentes de fixation pour renforcer les abris temporaires.