Haïti : Attaques armées et déplacements dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince - Rapport de situation #7 (30 novembre au 6 décembre 2024)

POINTS SAILLANTS

• Les activités des groupes armés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince continuent de perturber le quotidien des habitants, impactant particulièrement les populations les plus vulnérables.

• La violence entrave la production agricole, le transport et l’approvisionnement, entraînant une hausse continue du coût du panier alimentaire.

• Les enfants sont les premiers touchés par la situation humanitaire. L’UNICEF lance un appel de 272 millions de dollars pour fournir une aide essentielle à 2,1 millions de personnes en 2025, dont 1,2 million d’enfants.

• UNFPA va soutenir la maternité Isaïe Jeanty, qui a rouvert ses portes à Cité Soleil après neuf mois de fermeture.

6 MILLIONS de personnes auront besoin d’aide en 2025, dont 3,3 millions d’enfants

+903 000 litres d’eau potable ont été distribués à plus de 60 000 personnes sur 26 sites

+107 000 repas chauds ont été distribués dans la semaine à près de 24 000 personnes déplacées

43% taux de financement du Plan de réponse humanitaire 2024 au 6 décembre

APERÇU DE LA SITUATION

L’insécurité persistante dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPAP) continue de perturber la vie quotidienne des habitants. Le 2 décembre, des affrontements entre des groupes armés et la Police nationale haïtienne dans les zones de Nazon, Delmas 30 et Carrefour de l’aéroport ont exacerbé les tensions dans la ville, entraînant blocages et embouteillages dans les quartiers de Turgeau, Lalue, Bourdon, Canapé-Vert et aussi dans plusieurs grandes artères de Pétion-Ville. Le 6 décembre, de nouveaux affrontements, ayant fait au moins deux victimes selon les rapports, ont contraint les commerçants à suspendre leurs activités.

Les établissements religieux ne sont pas épargnés par ces violences. Le 2 décembre, des groupes armés auraient incendié l’église Union Baptiste de Nazon, déjà ciblée par des attaques de fidèles en novembre.

Alors que près de la moitié de la population haïtienne souffre d’insécurité alimentaire aiguë, les violences continuent de perturber les activités économiques, notamment la production agricole et le transport, entraînant une hausse des prix. Selon le suivi des marchés réalisé par le Programme alimentaire mondial (PAM) et publié en novembre, le coût médian du panier alimentaire national a augmenté de 2 % entre septembre et octobre, une tendance également observée dans la ZMPAP.

Les enfants figurent parmi les principales victimes de cette insécurité persistante. Non seulement ils représentent plus de la moitié des personnes déplacées, mais ils sont également exposés au recrutement par des groupes armés, à des violences, y compris sexuelles, et à la privation d’accès à l’éducation. L’UNICEF estime que 3,3 millions d’enfants auront besoin d’aide en 2025. L’organisation lance un appel de 272 millions de dollars pour venir en aide à 3,2 millions de personnes particulièrement vulnérables, dont 1,2 million d’enfants, au cours de l’année prochaine.