Haïti : Aperçu de la réponse humanitaire à l’échelle nationale - Rapport de situation No. 18 (1er - 30 avril 2025)

CONTEXTE

Au mois d’avril, la situation humanitaire a été marquée par l’intensification de la violence dans les départements du Centre et de l’Artibonite, où plus de 67 000 personnes supplémentaires ont été déplacées par la violence dans un contexte d’aggravation de l’insécurité alimentaire, d’accès limité aux services sociaux de base et éducatifs pour les enfants. .

Le département du Centre a enregistré à lui seul plus de 51 000 personnes nouvellement déplacées à la suite d’attaques lancées à partir du 31 mars par les groupes armés. Si la majorité de ces personnes ont trouvé refuge dans des familles d’accueil, 12 584 se sont installées dans 95 sites spontanés. Des besoins urgents en abris, eau, nourriture, soins de santé et protection, notamment pour les femmes et les filles exposées à des risques accrus de violences, ont été rapportés par les partenaires humanitaires lors d’une mission intersectorielle menée du 22 au 25 avril à Hinche et Boucan-Carre.

Dans le département de l’Artibonite, des attaques dans la commune de Petite Rivière de l’Artibonite dès le 28 avril ont entraîné le déplacement de plus de 16 000 personnes.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de sites a presque doublé passant de 119 en mars à 228 en avril, principalement à cause des déplacements provoqués par les attaques armées dans le département du Centre. L’ensemble des sites du pays accueillent 203 789 personnes déplacées, soit une hausse de 10 % par rapport à mars.

La sécurité alimentaire a continué à se détériorer : selon l’analyse IPC publiée en avril 2025, 5,7 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, par rapport à 5,4 millions selon l’analyse de projection du mois d’août 2024. Parmi ces personnes, plus d’un million d’enfants sont confrontés à des niveaux critiques, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

A la date du 30 avril, plus de 1 600 écoles supplémentaires étaient fermées, soit une augmentation de 60 % par rapport au début de l’année, privant plus de 243 000 enfants d’accès à l’apprentissage. Ces fermetures concernent principalement les départements de l’Ouest et du Centre, où de nombreux établissements scolaires servent désormais d’abris pour les personnes déplacées, sont occupées par les groupes armés ou ont été relocalisées en raison de l’insécurité.