Les nouvelles pluies, enregsitrées fin mai 2015 à Fonds-Verrettes, favorisent l’accès à la consommation d’eau pour les habitantes et habitants, qui vivaient une sécheresse depuis novembre 2014.
Cependant, les plantations (pomme de terre, oignons, haricots, pois France, maïs, patate, carottes...) de mars-avril 2015 ont été détruites par la sécheresse. Malgré leur détermination, les paysannes et paysans de la zone éprouvent des difficultés économiques pour se procurer en semences appropriées à de nouvelles plantations.
Correspondance Ethzard Cassagnol
Fonds-Verrettes, 1er juin 2015 [AlterPresse] --- Depuis le début du mois d’avril 2015, plusieurs centaines de têtes de bétail, en particulier des boeufs et des chevaux, meurent de faim et de soif à la ligne frontalière de Fonds-Verrettes (département de l’Ouest), d’après des informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse auprès d’éleveurs et de paysans.
Rien que dans la zone de Palmis Tanpe, 150 têtes de bétails sont déjà mortes de faim et de soif, alerte Fredej Justama, membre de l’organisation paysanne Tèt ansanm sekou motalite peyizan Palmis tanpe/Fonvèrèt .
Fonds-Verrettes est confrontée à une sécheresse continuelle, particulièrement sévère depuis novembre 2014, qui a fait baisser la production agricole et contraint les habitants sur de multiples fronts.
« J’ai perdu quatre (4) bœufs et un (1) cheval. Cette fois-ci, c’est beaucoup plus dur pour moi et mes enfants. Sur le plan agricole, j’ai perdu toutes mes plantations. Je reste les mains vides », se désole Dévaise Jean Paul, habitant de Bwa Tonbe, localité de Fonds-Verrettes.
« J’ai perdu deux bœufs, faute de pouvoir les nourrir et leur donner à boire. Jadis, quand cette situation se présentait, je leur donnais des stipes (pseudo-tiges) de bananiers. Maintenant, les bananiers sont détruits par la sécheresse. Je n’ai pas d’autres moyens pour les alimenter. Alors, ils meurent », avoue Berno Saint Louis, habitant de Bwa Nègès, autre localité.
Plusieurs têtes de bétails sont détruites par la faim et le soif, dans les localités de la ligne frontalière de Fonds-Verrettes, qui sont vraiment affectées par cette sécheresse, remontant à 8 mois.
Les localités de la ligne frontalière de Fonds-Verrettes sont des zones, à forte concentration d’activités d’élevage réalisées à plus grande échelle par les paysans.
Maintenant (fin mai 2015), ces activités d’élevage tendent à devenir très réduites, même pour les cabris qui sont des animaux susceptibles de résister à la sécheresse.
Il ne resterait pratiquement plus de bétail dans certaines zones, tout le bétail ayant été emporté par la faim et la soif. Plus de 250 têtes de bœufs et un grand nombre de chevaux sont morts, indiquent plusieurs paysans interrogés par AlterPresse.
Quant aux autres animaux domestiques - les bovins (boeufs), les equins (chevaux, mulets et ânes / bourriques, très utilisés pour le transport de personnes, de marchandises, de semences, de récoltes, de matériaux de construction et d’autres biens) ainsi que les caprins (cabris) - qui survivent, leur condition physique semblerait critique.
Ces pertes systématiques de bétail tendent à encourager beaucoup plus d’habitants de la frontière à pratiquer l’abattage des arbres sur le territoire dominicain, une activité risquée, puisqu’ils se font parfois poursuivre par des Dominicains qui n’hésitent pas à employer la violence extrême.
Cependant, les paysans de la zone espèrent souffler avec les premières précipitations de l’année 2015, qui ont commencé à Fonds-Verrettes (Oriani, Gros cheval, la zone du marché de Forêt des pins ainsi que les localités environnantes du bourg de Fonds-Verrettes) le jeudi 28 mai 2015, et se sont intensifiées depuis le samedi 30 mai 2015.
Quoi, qu’il en soit, les localités Boukan chat et Boukan Fèdinan n’ont pas encore reçu de gouttes de pluies. Jusqu’au 1er juin 2015, ce sont des camions d’eau, puisée dans la rivière Solyèt, qui alimentent Boukan chat, l’accès en véhicule étant pratiquement impossible à Boukan Fèdinan faute de voie appropriée. [ec kft rc apr 1er/06/2015 0:35]