Points saillants
Ce document présente l’état de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence dans les zones les plus affectées deux mois après l’ouragan Matthew.
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Plus de 60% des ménages ont été directement affectés par Matthew, surtout en termes de dégâts sur les maisons, stocks et parcelles cultivées; 6% des ménages enquêtés sont encore déplacés ou accueillent des déplacés.
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Environ 38% de la population dans ces zones sont en insécurité alimentaire (environ 1.5 millions de personnes), dont 5% en insécurité alimentaire sévère (280.000 personnes). La partie occidentale du Nord-Ouest, la GrandAnse, les Nippes, La Gonâve et le littoral sec de l’Artibonite présentent plus que 50% de la population en insécurité alimentaire. Les zones couvertes par la réponse humanitaire post-Matthew présentent une situation meilleure.
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Plus d’un ménage sur deux a une consommation alimentaire pauvre ou limite (53%); une augmentation importante de la population ayant une consommation acceptable a été observée dans les zones de la Grand-Anse, du Sud et dans les Nippes suite à l’assistance alimentaire d’urgence postMatthew.
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Environ 63% des ménages ont adopté des stratégies d'adaptation affectant négativement leurs moyens de subsistance : 21% ont adopté des stratégies de crise (vente d’avoirs productifs ou consommation stocks de semences) et 17% des stratégies d’urgence (vente de maison, de parcelles ou des derniers animaux femelles, mendicité).
En moyenne, un ménage dépense pour son alimentation 4,300 gourdes (environ 66 USD) par mois, soit 48% des dépenses mensuelles. Ce chiffre est en-dessous du coût du panier alimentaire minimal pour un ménage de 5 personnes (5,537 Gourdes); dans le Nord-Ouest HT01, ces dépenses sont endessous de 3,000 gourdes.
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En décembre la proportion des ménages dans les quartiles de l’indice de richesse les plus pauvres et pauvres a augmenté de 8% – avec des pics dans les départements de la Grand-Anse et du Sud – par rapport à la période avant-Matthew.
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Après le passage de Matthew, on observe une réduction significative des activités productives telles que le commerce, l’élevage et l’agriculture. Les ménages ont eu recours à des sources de revenus moins durables, telles que les dons, donations ou la production de charbon de bois (chacune a augmenté de 6%). Un ménage sur quatre a perdu une ou deux sources de revenu.
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Deux ménages agricoles sur trois ont perdu au moins 75% de leurs stocks de la saison printemps/été 2016, la superficie cultivée pour la saison d’hiver a diminue de 1/3 . Les éleveurs ont perdu ou vendu 2/3 de leurs animaux.