Une trentaine de femmes du Plateau Central ont appris à développer leur vocation d'entrepreneur. Cette formation organisée les 5 et 6 novembre 2008 au Centre Multimédia de la MINUSTAH, avait pour objectif de leur insuffler l'esprit entrepreneurial, de les doter de connaissances et d'habiletés en gestion des affaires en vue de les aider à mieux structurer leurs petites entreprises.
Les participantes ont été formées sur les outils de gestion et en entreprenariat par des représentants de deux institutions de microcrédit de la place. Il s'agit de Pierre Robert Cadet, directeur de l'ACME à Hinche, et de Louitès Jean, directeur de FONKOZE à Thomonde.
Au cours de la première journée, le directeur de l'ACME a expliqué aux participantes, composées en majeure partie des commerçantes du département, les techniques de gestion d'un business sans enregistrer de grosses pertes. Pendant toute son intervention, il leur a répété : «une entreprise ne doit pas être stationnaire. Si elle ne s'avance pas elle régresse. Sur le plan des affaires, toute chose qui n'avance pas recule ».
Selon lui, les entrepreneurs (commerçants ou autres) doivent maîtriser certaines informations financières. « Il faut essayer de limiter les pertes tout en ajustant les prix des marchandises en tenant compte du coût de la vie.», a-t-il fait savoir.
Durant la deuxième journée, le directeur de FONKOZE a mis l'accent sur le renforcement de la situation économique des femmes dans le département afin de parvenir à les rendre autonomes. Les participantes ont été réparties en ateliers afin de tirer le maximum de leurs réflexions sur les difficultés gênant le développement des femmes haïtiennes et de leurs affaires.
Au nombre des difficultés identifiées figurent entre autres le paiement des taxes sans avoir accès, en contrepartie, aux services de base comme l'eau potable, l'électricité, les soins de santé, les infrastructures routières, etc. Pour elles, le problème des routes, par exemple, rend difficile l'écoulement de leurs produits sur les marchés nationaux ou régionaux.
« Nous payons des taxes, mais n'avons pas bénéficié de certains services de base : pas d'électricité, pas de soins sanitaires disponibles, des infrastructures routières quasi-inexistantes pour la vente ou l'achat de nos produits, pas de sécurité dans nos sphères d'activités », ont-elles fait remarquer. La production locale est donc traitée en parent pauvre. Une situation qui, de l'avis de certaines participants « contribue à l'appauvrissement des femmes haïtiennes ».
Ces femmes n'ont pas caché leur satisfaction suite aux deux journées de formation organisées dans le centre multimédia de la MINUSTAH. Elles croient désormais nécessaires de s'organiser afin que leurs activités puissent atteindre une forte croissance.