Très critique vis-à-vis de l'orientation actuelle de l'économie mondiale, le chef de l'Etat propose une « mondialisation de la solidarité » et approuve, sur un autre plan, le maintien des casques bleus en Haïti o=F9, affirme-t-il, des progrès substantiels ont été accomplis
Le Président René Préval s'est montré jeudi à New York préoccupé par l'impact grandissant des catastrophes naturelles sur l'économie et le développement des pays pauvres tout en se félicitant des progrès réalisés en Haïti au cours des dernières années.
Dans un discours prononcé lors du débat général de la 64e assemblée générale des Nations Unies, le chef de l'Etat, très remonté contre l'égoïsme des grandes puissances, a fait remarquer qu'outre les crises alimentaire, énergétique et financière auxquelles fait face la population mondiale, beaucoup de pays doivent maintenant affronter des désastres naturels à répétition. Sans les ressources suffisantes, ils seront bientôt contraints de se préparer à affronter de nouvelles catastrophes avant même la fin du processus de reconstruction et le rétablissement des communautés, a fait savoir René Préval pour qui, les cyclones et inondations condamnent des Etats déjà faibles à un perpétuel recommencement.
"Apparemment, c'est le nouveau cycle de vie auquel des pays vulnérables comme le nôtre doivent se préparer malgré leurs moyens insuffisants", s'est-il désolé devant les différentes délégations réunies à l'ONU. Il a attribué cette situation au modèle de développement et de gouvernance que les nations les plus riches ont imposé au reste du monde. « Le bonheur de l'argent et trop peu pour celui des hommes », telle est la philosophie de ces pays selon le Président Préval qui en a profité pour dénoncer "un système imposant à la moitié de l'humanité des privations, la faim et le dénuement, un système qui met en danger la planète et rend les populations plus vulnérables face aux désastres naturels provoqués par les choix économiques d'une minorité".
Il a aussi appelé de ses voeux à une « mondialisation de la solidarité » en lieu et place de la « mondialisation à tout prix ». Dans cette perspective, dit le chef de l'Etat, l'aide internationale doit s'orienter vers le renforcememnt des capacités de production des pays en développement « seul moyen de mettre un terme au cycle de la pauvreté et de la dépendance ».
D'o=F9 la nécessité d'un « nouveau paradigme de la coopération internationale » qui puisse aller au-delà de l'aide humanitaire pour éviter que la paix et la stabilité ne deviennent des « conquêtes précaires et fugaces ».
Concernant la situation du pays, M. Préval s'est félicité des progrès substantiels réalisés au cours des trois dernières années concernant la sécurité, les droits humains, l'assainissement du climat d'investissement, la lutte contre la corruption et l'établissement d'une société fondée sur le dialogue et la liberté de la presse. Des acquis maintenus malgré les effets néfastes des nombreuses crises internationales, soutient le locataire du Palais National.
Du point de vue du chef de l'Etat, ces progrès méritent d'être soutenus et étendus grâce à la présence active de la Mission de stabilisation de l'ONU (MINUSTAH).
Enfin, dans des considérations sur la situation géopolitique à l'échelle régionale, le dirigeant haïtien a condamné le coup d'état ayant renversé le Président constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya et appelé, une fois de plus, à la levée de l'embargo américain contre Cuba, en vigueur depuis 47 ans.
spp/Radio Kiskeya