Alors que les collaborateurs du CICR déjà présents sur l'île ont commencé à distribuer des articles médicaux aux hôpitaux, un avion affrété par le CICR est parti pour Port-au-Prince avec à son bord divers spécialistes. Un deuxième avion du CICR transportant 40 tonnes de secours d'urgence devait également décoller de Genève jeudi en fin de journée.
Situation générale
Les habitants de Port-au-Prince et d'autres zones touchées par le séisme ont passé une deuxième nuit dehors. Les activités de recherches et de secours se poursuivent sans relâche tandis que les opérations internationales de secours se mettent en place. Des équipes ont été déployées pour évaluer l'étendue de cette catastrophe de grande ampleur. Si on ne dispose pas encore de chiffres exacts, des milliers de morts et de blessés sont à craindre. Au total, quelque trois millions de personnes auraient été touchées d'une manière ou d'une autre.
Les informations concernant la situation humanitaire dans les zones touchées par le séisme en dehors de la capitale arrivent au compte-gouttes.
Activités du CICR
Le CICR travaille en étroite coopération avec ses partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en particulier avec la Société nationale de la Croix-Rouge haïtienne ainsi que la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui coordonne les opérations de secours du Mouvement. Le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge haïtienne participent activement aux recherches et aux secours bien qu'ils soient encore sans nouvelles de bon nombre de leurs collègues.
Un avion affrété par le CICR avec 11 spécialistes à son bord a quitté Genève pour Port-au-Prince ce matin. Parmi eux figuraient des ingénieurs, un chirurgien et des spécialistes du rétablissement des liens familiaux dans les situations de catastrophe ainsi que des spécialistes de la sécurité économique, de la logistique et de l'informatique.
Un deuxième avion du CICR transportant 40 tonnes de fournitures - principalement des articles médicaux - devrait quitter Genève cet après-midi. La cargaison contiendra des trousses pour soigner les blessés et des secours médicaux permettant de couvrir les besoins sanitaires essentiels de quelque 10 000 personnes sur une période de trois mois. En outre, 3 000 sacs mortuaires ainsi que des produits, notamment une tonne de chlore permettant de purifier l'eau, seront acheminés par ce même vol, qui devrait arriver dans la région vendredi.
Hier, les collaborateurs du CICR basés à Port-au-Prince ont pu visiter plusieurs hôpitaux publics qui continuent de fonctionner. Ils ont commencé à leur distribuer, ainsi qu'au siège de la Croix-Rouge haïtienne, des secours médicaux stockés avant la catastrophe, notamment des médicaments et d'autres articles médicaux suffisants pour soigner quelque 200 patients ayant subi une opération chirurgicale, ainsi que des médicaments essentiels pour 1 000 patients souffrant de problèmes de santé d'ordre général.
« Il y a eu de nombreuses répliques et la population reste très inquiète », a déclaré Riccardo Conti, chef de la délégation du CICR en Haïti. « Toutes les maisons aux alentours ont été abandonnées et la population vit maintenant littéralement dans la rue.»
La délégation du CICR à Port-au-Prince s'efforce également de réparer ses infrastructures de base qui ont été endommagées, comme ses équipements de télécommunication, et consulte les autres organisations humanitaires afin de se former une meilleure idée de la situation. Enfin, la délégation se prépare à apporter son soutien aux unités spécialisées de la Croix-Rouge qui affluent de nombreux pays.
Dépouilles mortelles
Le CICR soutient tous les efforts visant à garantir, pour le bien des familles, que les morts soient récupérés et identifiés. L'institution met son expertise médico-légale à la disposition des nombreuses organisations qui assurent cette tâche délicate sur le terrain.
« Le mythe selon lequel les corps des victimes d'une catastrophe naturelle risquent de causer des épidémies est très répandu », explique Ute Hofmeister, un expert en médecine légale du CICR. « Or c'est totalement faux. Les dépouilles des victimes d'une catastrophe naturelle ne propagent pas de maladies, car ces décès sont dus à un traumatisme et non à une infection. Il faut à tout prix éviter de se débarrasser des corps de façon hâtive et non coordonnée, par exemple en les enterrant dans des fosses communes ou en les incinérant, car il est alors impossible de les identifier ultérieurement et d'informer les familles. Lorsque les infrastructures pour entreposer les morts sont insuffisantes, les enterrer temporairement peut constituer une solution. »
Liens familiaux
Le CICR a créé un site web spécial pour aider les milliers de personnes en Haïti et à l'étranger qui sont sans nouvelles de leurs proches. L'adresse du site est la suivante : www.icrc.org/familylinks
Informations complémentaires :
Anna Schaaf, CICR Genève, tél. : +41 22 730 22 71 ou +41 79 217 32 17
Marçal Izard, CICR Genève, tél. : +41 79 217 32 24