P-au-P., 1er juil. 05 [AlterPresse] --- La Chambre de commerce et d'industrie d'Haïti se dit vivement préoccupée par la détérioration du climat de sécurité à Port-au-Prince et exhorte « les instances gouvernementales détentrices de la puissance publique à faire face à leurs responsabilités en restaurant au plus vite l'autorité de l'Etat ».
Dans une note en date du 1er juillet, la CCIH appelle « tous les responsables de parti politique ou regroupement, dont certains des membres revendiquent ouvertement leur appartenance à tel parti et pratiquent les actes de terreur, de vandalisme ou autres », à dénoncer publiquement ces agissements répréhensibles et répugnants.
L'association patronale demande à la communauté internationale d'appuyer plus efficacement la transition en vue de favoriser « un nouveau départ vers une Haïti démocratique, juste et porteuse d'une amélioration des conditions de vie de ses citoyens ».
La Chambre de commerce convie la population à serrer les coudes et ne pas se laisser porter au découragement, précisant que « sa résistance, sa détermination et sa persévérance dans ce combat auront gain de cause ».
La CCIH énumère avec force détails les résultats des « attaques continues et répétées que subit la population livrée mains nues à ces gangs armés ».
Parmi ces conséquences, l'association patronale mentionne l'instauration de zones de non droit incluant la plus grande partie des infrastructures portuaires, industrielles et commerciales du pays, le maintien de toute une population aux abois puisque victime des exactions des gangs, la fermeture d'un nombre important d'entreprises commerciales et industrielles vitales pour l'économie nationale, la quasi-paralysie des livraisons de produits pétroliers, des produits de première nécessité et de l'aide humanitaire à travers le pays.
D'après la Chambre de commerce et d'industrie d'Haïti, la persistance de ce climat de violence et d'intimidation compromet la tenue des élections locales, législatives et présidentielles prévues à fin de l'année 2005.
Les autres effets de cette remontée de la violence concernent, selon la CCIH, l'arrêt des commandes et la cessation des activités de bon nombre d'entreprises industrielles travaillant pour les marchés extérieurs et l'établissement d'un climat de terreur et d'un sentiment d'impuissance qui affectent toutes les familles haïtiennes.
Cette prise de position de la Chambre de commerce intervient moins de vingt-quatre heures après que son président, le docteur Réginald Boulos, a dénoncé un complot ourdi par des barons du régime déchu de Jean Bertrand Aristide pour l'assassiner ainsi que plusieurs autres personnalités de la société civile et de la classe politique.
Un diplomate américain de haut rang a accusé le 23 juin dernier l'ancien président Aristide d'alimenter la violence en Haïti et a fait savoir que Washington a fait part de son inquiétude à l'Afrique du sud, terre d'exil du leader lavalas. « Nous savons que ses partisans reçoivent des instructions directement de sa voix et indirectement à travers ses acolytes qui communiquent avec lui personnellement en Afrique du Sud », a déclaré Roger Noriega, secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires hémisphériques.
[vs apr 01/07/05 15 : 55]