Le Centre Multimédia de la MINUSTAH (CMM) des Cayes a commémoré la journée mondiale du sida autour du thème : « Accès universel et Droits Humains ». Le but de cette activité - qui a réuni 65 jeunes issus de différentes associations et communes du département du Sud- était de sensibiliser les participants sur les droits des personnes infectées par le virus du sida et le leadership que chacun doit développer pour contrecarrer cette pandémie.
C'était aussi l'occasion d'évaluer le travail qui se fait autour de la lutte contre la propagation du virus en vue d'identifier et d'appliquer de nouvelles stratégies de vulgarisation et de formation. Car comme l'a souligné le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon dans son message, « les nouveaux cas d'infection augmentent plus vite que le nombre de personnes mises sous traitement et le sida reste l'une des principales causes de décès prématurés dans le monde ».
Le Chef des Affaires civiles de la MINUSTAH dans le Sud, Amidou Ouedraogo, a partagé avec les jeunes présents le message de M. Ki-moon tout en les incitant à s'impliquer davantage pour mieux transmettre les idées de respect des droits humains à l'égard des personnes vivant avec le VIH et des plus vulnérables.
A cette célébration, le point focal VIH/SIDA de la MINUSTAH, Marie Deana Delcy et Lorenz Orcel Mathurin, infirmière affectée à la clinique maternité de l'Hôpital Immaculée Conception des Cayes, ont animé les débats et les ateliers de réflexion.
Mme Mathurin a expliqué aux participants la nécessité pour les populations d'accéder aux informations préventives et au traitement relatif à la maladie. « L'accès est un vaste concept qui mesure trois dimensions d'interventions clés du secteur santé : la disponibilité, la couverture et les résultats et impacts », a-t-elle précisé.
Un autre aspect, l'engagement politique de certains pays dans le recul des nouvelles infections par l'adoption de mesure, et notamment celui d'Haïti à faire appliquer toutes les résolutions prises lors des deux réunions (UNGASS I et II) tenues par les Nations Unies à New York en juin 2001 et en 2006 au cours du même mois.
La question des droits humains a été présentée par Mme Delcy qui a expliqué aux jeunes que le risque d'infection par le VIH et son impact nourrissent les violations des droits humains. « Les jeunes sont l'avenir du pays et ont un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liée au VIH », a-t-elle soutenu.
Elle a aussi développé le concept discrimination qui peut être celle exercée contre les femmes et les groupes marginalisés comme les travailleurs du sexe, les personnes qui s'injectent des drogues et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
Les sujets traités ont soulevé beaucoup de questions et de réactions quelquefois contradictoires chez les jeunes. Pour certains, il faut non seulement préserver les droits des personnes vivant avec le sida, mais aussi investir dans la formation des jeunes filles, en particulier, qui sont contraintes d'accepter des relations sexuelles sans l'usage du préservatif pour ne pas passer pour des travailleuses de sexe, comme veut le faire croire l'opinion populaire.
Des cellules de réflexion dans lesquelles les jeunes ont proposé de sensibiliser d'autres jeunes à l'abstinence et à la fidélité, ponctuées par une distribution de condoms et de brochures d'information, ont clôturé la séance.