Oxfam a pu reprendre la distribution de l'eau à Port-au-Prince ce mardi 19 janvier. Lundi, la distribution avait dû être suspendue suite à la pénurie de carburants. À ce jour, Oxfam a distribué de l'eau dans 19 des 63 campements d'urgence.
Près de 200 collaborateurs d'Oxfam sont actuellement en Haïti pour mettre en place des points d'eau, organiser la distribution de l'eau dans 19 camps et se coordonner avec les partenaires locaux, les instances publiques et les autres agences humanitaires. Ce mardi, la fourniture d'eau d'Oxfam a pu reprendre à Pétionville et Carrefour - la zone la plus affectée de Port-au-Prince - permettant d'assurer un accès à l'eau pour 3.000 personnes. Oxfam-Solidarité s'est pour l'instant engagée à débourser 250.000 euros en fonds propres pour venir en aide aux victimes.
Après l'envoi de 10 tonnes de matériel la semaine passée, un nouveau vol contenant 30 tonnes de matériel sanitaire, de purification et de stockage d'eau a quitté la Grande-Bretagne ce lundi. Un troisième envoi de 50 tonnes est prévu pour vendredi. Le matériel envoyé du Royaume-Uni par avion passe par la République dominicaine, d'où il est directement acheminé vers Port-au-Prince.
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L'une des pires crises de notre histoire
La crise en cours à Haïti est l'une des plus difficiles à laquelle Oxfam ait eu à répondre dans son histoire. Outre l'ampleur des dégâts, des besoins et des problèmes pratiques sur le terrain, le séisme a également eu un impact terrible sur les équipes locales et internationales d'Oxfam.
Yolette Etienne, responsable de programme d'Oxfam en Haïti, témoigne de ces difficultés. « Deux collègues d'Oxfam sont morts, et beaucoup d'autres ont perdu leur maison ou des membres de leur famille. J'ai moi-même perdu ma mère lors de l'effondrement de notre maison. Mais nous devons poursuivre le travail coûte que coûte. La plupart des collègues étaient au poste le lendemain même du séisme. Nous n'avons pas le choix. Nous savons que nous sommes chanceux d'être en vie. »
Une partie du bureau d'Oxfam à Port-au-Prince s'est effondrée. L'entrepôt contenant pour près de 86.000 euros de matériel vital (équipements d'eau et sanitaires) a lui aussi subi d'importants dégâts. Le personnel d'Oxfam a toutefois pu récupérer une partie des stocks, et de nouveaux équipements arrivent actuellement.
Comment améliorer la situation ?
« Si la communauté internationale nous fournit le soutien financier et l'expertise nécessaires, ce désastre peut aussi représenter une opportunité de reconstruire un meilleur Haïti », explique Yolette Etienne. « Nous repartons quasi de zéro : le gouvernement compte ses morts, comme la population, nous avons perdu de nombreux experts avec un savoir unique, ainsi que d'importantes personnalités du mouvement de femmes... A nous maintenant de prendre une nouvelle direction, de soutenir les gens avec respect, et de veiller à la participation des Haïtiens qui veulent s'impliquer. »
« Nous savons que ce séisme est un phénomène naturel, mais ce sont encore les populations les plus vulnérables qui ont été les plus durement touchées. Si Haïti paie un prix aussi élevé, c'est qu'il s'agit d'un pays mal organisé et miné par la pauvreté. Cela peut et doit changer, si les Haïtiens comme la communauté internationale s'impliquent. »
Plus d'infos :
Ka Aneca, gestionnaire des programmes pour Haïti - 0473 74 33 16 - kan(at)oxfamsol.be
Lara de Jacquier de Rosée, collaboratrice du service urgences - 0476 97 36 84 - lad(at)oxfamsol.be