Depuis 2004, le quartier sensible de La Saline, un quartier de Port-au-Prince, vit sans présence policière. Des gangs armés avaient incendié le commissariat de police de la zone, obligeant les policiers à trouver refuge ailleurs. Le 11 mai dernier, le commissariat est à nouveau opérationnel. Il accueille des agents de la PNH, des membres de la police des Nations Unies (UNPol) et du deuxième bataillon de soldats brésiliens.
C'est grâce aux travaux de réhabilitation effectués par les casques bleus brésiliens que le sous-commissariat de police de Fort Touron, une localité du quartier de La saline naguère aux mains des gans armés, peut à nouveau accueillir des membres des forces de l'ordre. En 2004, il avait été en partie incendié par des bandits armés ayant contraint les policiers nationaux qui y étaient cantonnés à le déserter.
Dans ce commissariat, seront désormais en colocation des policiers nationaux, ceux des Nations Unies (UNPol) et des soldats de la paix brésiliens. Une action saluée par le Directeur départemental de l'Ouest de la Police Nationale d'Haïti (PNH), le Commissaire Stanley Ralph Jean Brice, présent lors de la réouverture officielle du commissariat.
Pour le Commissaire Jean Brice, le retour des policiers est déjà en soi le signe d'une « grande amélioration » au niveau de la sécurité dans la capitale. Et celui-ci d'ajouter que cette présence continue va renforcer la quiétude de la population du quartier qui va être plus « confiante ». Car elle bénéficiera à coup sûr d'un « environnement plus sécuritaire pour vaquer à ses occupations ».
Le dirigeant de la PNH a d'ailleurs rappelé que le commissariat se trouve dans une « zone importante et stratégique ». Il est au cœur du boulevard de La Saline et du marché de la Croix-des-Bossales, un espace économique « capitale » pour le pays. Mais c'est aussi une « zone difficile et à haut risque », souligne-t-il. Il en a pour preuve les récents incendies de marchés publics jouxtant le quartier.
L'impact du retour des policiers dans le commissariat ne se limitera pas au seul quartier de La Saline. Cette initiative va avoir des « incidences positives » sur la situation sécuritaire du centre-ville de la capitale parce que, selon le Commissaire, beaucoup de bandits qui y opèrent le font à partir du quartier de La Saline.
Du coté de la MINUSTAH, c'est le même optimisme. Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Kevin Kennedy, qui participait à la cérémonie de réouverture du commissariat, a aussi mis en exergue son « importance historique et stratégique ». Sa remise en état doit contribuer à permettre aux policiers de poursuivre leur « noble mission ». Selon lui, « c'est plus qu'un bâtiment, c'est un symbole du futur ».
Quant au commandant du deuxième bataillon de soldats de la paix brésiliens, le lieutenant-colonel Luciano Puchalski, il considère la réouverture du commissariat comme « une nouvelle étape » dans la mission de la MINUSTAH, consistant à créer un « environnement stable et sécuritaire ».
Pour le responsable de presse du bataillon, le lieutenant-colonel Claudio Emmanuel Faulstich Alves, le commissariat a un rôle dissuasif. « La communauté a besoin de la sécurité, dit-il. Une présence ostensible de policiers contribuera à dissuader les gangs à commettre des actions criminelles ».
Le Directeur départemental de l'Ouest de la police nationale d'Haïti, le commissaire Stanley Ralph Jean Brice, est conscient que l'environnement post-séisme rend plus difficile le travail des policiers. Toutefois, il reste confiant qu'avec le soutient du bataillon brésilien, des autres Unités spécialisées de la PNH ainsi que la collaboration de la population, les policiers cantonnés dans ce commissariat pourront parvenir à fournir « un travail extraordinaire ».
Le retour des forces de l'ordre dans le commissariat a eu lieu officiellement le mardi 11 mai 2010. Un événement auquel ont assisté également l'ambassadeur du Brésil en Haïti, Igor Kipman, le Commissaire de la Police des Nations Unies, Gerardo Chaumont, et le responsable du commissariat de cpolice de Port-au-Prince, le Commissaire Michel-Ange Gédéon.
Rédaction : Faustin Caille
Edition : Uwolowulakana Ikavi