Le bureau des Affaires civiles et le bataillon brésilien de la MINUSTAH ont procédé, le 29 mai, à l'inauguration d'une poissonnerie à Cité Soleil. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de l'organisation des pêcheurs de Cité Soleil (OPECS), Johnny Jeudy, du représentant du bureau de l'Ouest de la Section des Affaires civiles, Luc Duchesne, et du commandant du bataillon brésilien, le colonel Magno Barosso.
Le projet a comme premier objectif de permettre aux pêcheurs d'avoir des locaux où la préparation des poissons puisse être effectuée selon les normes hygiéniques requises. Le deuxième objectif de cette initiative est que le poisson puisse être conservé. Les fonds alloués par la MINUSTAH, dans le cadre des projets à impact rapide (QIP), ont, en effet, servi à la construction d'une chambre froide et du bâtiment l'abritant.
Le bataillon brésilien, qui était chargé de l'exécution du projet, a utilisé la main d'œuvre locale pour la construction du bâtiment. « Nous nous réunissons aujourd'hui pour passer à la population de Cité Soleil l'administration de la poissonnerie qui, certainement, va contribuer au développement local », a déclaré le colonel Magno Barosso.
Pour M. Duchesne, cette cérémonie est doublement symbolique. « Tout d'abord, la situation sécuritaire s'est beaucoup améliorée. C'est donc le symbole du progrès réalisé au cours des derniers mois. L'inauguration de ce matin, c'est aussi le symbole de la coopération entre la population et la MINUSTAH », a-t-il fait remarquer.
Le président de l'association des pêcheurs de Cité Soleil a, pour sa part, remercié « la MINUSTAH en général et le bataillon brésilien en particulier » pour leur coopération. « N'ayant pas disposé de moyens de conservation, si les poissons ne sont pas vendus le même jour, les pêcheurs perdaient le fruit de leur travail. Avec la construction de la chambre froide, ils pourront désormais conserver leurs poissons », s'et-il réjoui.
M. Jeudy a par ailleurs mis en exergue « l'état lamentable » de la pêche à Cité Soleil et les conditions dans lesquelles travaillaient les pêcheurs. « L'activité de la pêche à Cité Soleil est très médiocre à cause du manque de matériel. C'est un secteur abandonné. On en a pour preuve le nombre élevé de pêcheurs noyés chaque année, soit plus de dix », a-t-il dit. Il a également souhaité que « cette coopération se poursuive, que la MINUSTAH continue d'accompagner les pêcheurs afin que leur condition de vie puisse changer ».
Signalant que de nombreux pêcheurs de Cité Soleil ont la formation nécessaire devant leur permettre d'utiliser la technologie moderne, M. Jeudy dit attendre « l'appui des différents secteurs pour permettre le bon fonctionnement de la pêche dans la zone. Nous avons maintenant un bâtiment neuf logeant une chambre froide mais nous avons besoin de matériel pour que cette activité puisse progresser ». En réponse, M. Duchesne a promis d'identifier avec eux les besoins et voir « dans quelle mesure la MINUSTAH pourrait leur venir en aide ou, le cas échéant, leur trouver du financement auprès des bailleurs de fonds ».
Selon le dernier recensement, plus de 3.700 personnes pratiquent la pêche à Cité Soleil. L'OPECS en compte 3.050 adhérents.