L'un des plus dangereux chefs de gangs armés connu sous le nom de « Général Toutou » se dit prêt à se rendre si les casques bleus de l'ONU garantissent sa sécurité.
Dans une interview accordée vendredi à Associated Press, « Toutou » révèle avoir déjà initié des discussions avec la mission de maintien de la paix de l'ONU. « Si l'ONU est disposée à garantir notre sécurité, nous sommes prêts à abandonner le combat », a-t-il déclaré.
Le responsable du désarmement de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Desmond Molloy, a refusé d'opiner sur un éventuel « deal » concernant la sécurité de Toutou. Mais, selon lui, une opportunité est offerte de réduire la violence avant les élections par des négociations avec les groupes armés du Bel-Air.
Les autorités haïtiennes accusent « Toutou » du meurtre sur la personne du journaliste et poète Jacques Roche et d'implication dans plusieurs autres cas de meurtres et de kidnappings.
Aucun « deal » avec cet individu ne devrait être assorti d'une quelconque amnistie, a fait savoir l'inspecteur général Michael Licius, directeur central de la police judiciaire. « Le mieux que je puisse garantir, c'est que, s'il se rend, il sera bien traité en prison », ajoute Licius qui estime que l'offre de reddition de « Toutou » signifie qu'il est en perte de vitesse.
« Je jure que je n'ai aucune responsabilité dans la mort de Jacques Roche », a fait savoir « Toutou ». Il a d'autre part affirmé ne rien vouloir faire contre les prochaines élections. En témoigne, dit-il, le libre fonctionnement des deux bureaux d'inscription d'électeurs ouverts au Bel-Air. [jmd/RK]